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Baron Edmond de Rothschild Heritage : le nom et les valeurs

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

11.03.2019

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Rencontre avec Ariane de Rothschild, femme d’affaires et de convictions, vice-présidente d’Edmond de Rothschild Héritage.

Ariane de Rothschild est une banquière passionnée, présidente du comité exécutif du groupe Edmond de Rothschild, mais également une épicurienne, vice-présidente d’Edmond de Rothschild Héritage regroupant depuis fin 2016 les activités non financières du groupe, la branche hôtellerie avec les hôtels et restaurants de luxe du Mont d’Arbois, à Megève (74) et la Compagnie Vinicole avec comme porte étendard le château Clarke en Listrac-Médoc (55 ha de vignes). Dans le portefeuille viticole, on trouve également plusieurs domaines acquis depuis le début du XXle, le château Malmaison en Moulis-en-Médoc (33 ha) face au domaine de Clarke qui compte aussi une cinquantaine d’hectares déclassés en haut-médoc, le château des Laurets en Puisseguin Saint-Emilion (95 ha), Rupert & Rothschild en Afrique du Sud (24 ha en propre complétés par des approvisionnements), Flechas de Los Andes en Argentine (100 ha), Rimapere en Nouvelle-Zélande (24 ha), Macan en Espagne (92 ha) dont la distribution vient d’être reprise depuis janvier pour la France, sans oublier le champagne Barons de Rothschild (en appros). Un bel ensemble de plus de 500 ha de vignes en propre et une production totale de 3,5 millions de bouteilles. « Nous avons voulu restructurer la partie hors banque d’abord en interne en jouant la synergie des équipes autour de nos valeurs et notre ambition et d’honorer, sous une marque ombrelle, mon beau-père passionné de vins et de fromages et qui avait un esprit d’entrepreneur ».

Le pôle hôtelier est sans doute aujourd’hui le plus visible mais pour les 100 ans de la maison qui seront fêtés l’an prochain, l’épouse de Benjamin de Rothschild souhaite impulser une nouvelle dynamique. « Si je ne m’occupais que de produits financiers, je m’assècherais, d’où le développement des activités parallèles ». D’abord les ruches depuis 20 ans, sur les toits de la banque de la rue du faubourg Saint-Honoré, puis à Clarke, en Suisse… La production désormais de 1600 kg de miel par an va bientôt bénéficier d’un écrin de luxe rechargeable. Des confitures issues des domaines viticoles sont également au programme. Le baron Edmond s’était déjà lancé dans la production de l’unique brie de Meaux fermier (issu d’une seule ferme) au Domaine des Trente Arpents (77). La banquière, grande amatrice d’art, travaille également sur des bouteilles d’exception gravées et sablées à la main pour la cuvée Baron des Laurets, une douzaine de flacons pour collectionneurs. Tous ces produits bénéficieront à partir d’avril d’une boutique en ligne.

Clarke change de style

Côté Vins, Clarke, rive gauche, berceau de la société acheté en 1973, a été complété par les Laurets, rive droite, en 2004 puis de quatre partenariats à l’étranger. « Nous sommes associés en joint-venture avec des acteurs locaux en Argentine, en Afrique du Sud et en Espagne, précise Fabrice Darmaillacq, directeur technique de Clarke. Seul le vignoble néozélandais est entièrement notre propriété ». Depuis le millésime 2015, le château Clarke qui travaillait avec Michel Rolland a choisi de collaborer avec Eric Boissenot, « pour changer de style avec des extractions moins poussées et des tanins moins affirmés, pour dompter le terroir qui les offre déjà naturellement, précise Boris Bréau, DG la Compagnie Viticole. Nous avons voulu passer d’un profil opulent à plus d’élégance ».

Clarke a par ailleurs arrêté le rosé en 2016. Le château vient de signer un partenariat pour devenir le vin officiel du Ritz Paris en bouteille dédiée. Le groupe était déjà partenaire de l’établissement pour le champagne Barons de Rothschild et pour le brie de Meaux. Ariane de Rothschild, très amatrice de vins rouges, aimerait étoffer le portefeuille avec un vignoble en Bourgogne ou en Barolo (Italie), « à condition que ce soit éthiquement acceptable en termes de prix et que l’on puisse apporter une plus-value comme nous l’avons fait avec les Laurets. Notre ambition est toujours la même : préserver le nom de la famille et créer de la valeur ».