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Bordeaux : un « été indien » riche de promesses

Auteur

La
rédaction

Date

16.09.2014

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Les vendanges de raisin blanc battent leur plein dans le Bordelais, dans l’attente du rouge prévu à partir de la dernière semaine de septembre, et malgré l’été maussade, le soleil installé depuis le début du mois laisse augurer un millésime de grande qualité dans les deux couleurs des vins de Bordeaux.

« On revient de très, très loin », souffle Antoine Médeville, œnologue-consultant pour de nombreuses propriétés viticoles dans le Médoc. « Cet ensoleillement du mois de septembre est une chance inouïe », dit-il.

« On veut croire au miracle », renchérit Denis Dubourdieu, propriétaire de plusieurs châteaux dans le Bordelais et directeur de l’Institut des sciences de la vigne et du vin. « Il a manqué de chaleur cet été, mais on a rattrapé le déficit thermique du mois d’août par un mois de septembre exceptionnel ».

Entamées par endroits début septembre, les vendanges de raisin blanc, qui représente 12% de l’encépagement des 112 600 hectares des vins de Bordeaux, vins liquoreux vendangés tardivement compris, battent leur plein en ce milieu de mois.

« Il y a un très bel équilibre entre sucre et acidité. Cela en est même étonnant et ressemble à un équilibre sancerrois ou bourguignon », indique M. Dubourdieu. « C’est un millésime rare et intéressant grâce à cet été frais, sauvé par le très beau temps de septembre avec des nuits fraîches, ce qui a arrêté la dégradation de l’état sanitaire. On récolte du raisin blanc acide, sucré, fruité et sain, les quatre ingrédients parfaits », se réjouit-il.

« Il y a une grosse acidité et une belle matière » confirme Fabien Teitgen, œnologue du grand cru classé de l’appellation Pessac-Léognan, Smith Haut-Lafitte, qui vendange le blanc cette semaine avant de s’attaquer au rouge la semaine prochaine. « Les rouges ont eux encore une acidité un peu trop haute. On croise les doigts pour les laisser dehors le plus longtemps possible ».

Contrairement au vin blanc, la confection d’un vin rouge nécessite une faible acidité, or « elle se brûle à la faveur de journées chaudes », explique M. Dubourdieu pour lequel les rouges « méritent encore de mûrir » afin que le caractère végétal (le goût de feuille) s’estompe pour être remplacé par celui du fruit.

Les prévisions météorologiques sont scrutées avec anxiété par les propriétaires. Les orages prévus en fin de semaine sur le Sud-Ouest, avec de faibles cumuls de pluie cependant, pourraient précipiter le début des vendanges du cépage merlot, le plus précoce des trois traditionnellement cultivés à Bordeaux, avec le cabernet sauvignon et le cabernet franc.