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Champagne Bruno Michel : pépites bio et trésors à venir

Bruno Michel et son gendre, Guillaume Orban, dans la magnifique parcelle Le Grand Essart à Moussy.

Auteur

Thierry
Perardelle

Date

20.01.2017

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La relève est en marche au Domaine Bruno Michel (Pierry), 12 hectares certifiés bio depuis 2004. Si le pointu travail du sol et de la vigne restitue de savoureux champagnes, les caves de 1720 livreront bientôt d’autres trésors.

« Je suis toujours motivé par cette passion du terroir. Ce matin encore, quel bonheur ce lever du soleil sur la Champagne ! » Bruno Michel, ancien pépiniériste devenu vigneron agrobiologiste, n’aime pas trop qu’on parle de lui. Mais la conversation séduit avec fraîcheur et longueur, comme ses champagnes en bouche, lorsqu’il raconte le parcours familial. Le domaine créé en 1985 à Pierry (sud d’Epernay) avec son épouse Catherine, l’important travail du sol à partir de 1992 et un premier questionnement tourné vers la biodynamie. Puis le grand virage bio en 1997, qui mènera en 2004 à la certification Ecocert des 12 hectares (50 % chardonnay, 50 % pinot meunier, 8 ha dans la Marne, 4 ha dans l’Aisne). « Il n’y a pas de secret », rappelle Bruno, « le plus important reste le travail à la vigne, qui doit être méticuleux, précis, respectueux ». Chez lui, les équipes sont bien formées et travaillent les mêmes parcelles. Un suivi qui responsabilise et valide l’envie commune de « créer les champagnes que l’on aime boire ».

Ce travail du sol signifie enherbement, engrais verts, thés de compost, tisanes, décoctions de plantes et semis directs (trèfle, luzerne, radis fourrager, seigle…) Quant au compost « maison », il est constitué de bois de taille, paille, fumier et aignes de vendanges.

« Le potentiel est là, formidable »

Un autre virage s’opère : la relève, la transmission du savoir, des pratiques culturales et valeurs de l’entreprise. Pauline, fille de Bruno et Catherine, est de retour en Champagne, accompagnée de son conjoint Guillaume Orban. Le couple a quitté Paris et reprend d’autres études : fac d’œnologie pour elle, lycée viticole d’Avize pour lui. L’avenir s’annonce serein et Guillaume, très enthousiaste, ne regrette pas son job de cadre dans le marketing : « Ici j’apprends et je me rends compte que le potentiel est là, formidable, avec des pratiques saines et des cuvées exceptionnelles ». Nul doute que le jeune homme et sa compagne (docteur en pharmacie) sauront perpétuer cette belle signature bio.
Les projets sont déjà enclenchés pour faire renaître un chai d’une cinquantaine de barriques, également pour personnaliser l’accueil des clients et développer encore les marchés (75% des 45 000 cuvées annuelles sont vendus à l’export (Europe, USA, Japon…)

Les trésors oubliés

Bluffante, la splendide cave du domaine, creusée par les moines en 1720, rappelle combien le frère Oudart et ce terroir de Pierry classé premier cru sont intimement liés. Sur 500 mètres linéaires et 2000 m2, on y croise des trésors. Comme cette cuvée 100 % chardonnay Pauline 1997, comme ce Bât l’avoine (rien à voir avec le chanteur…) 100 % meunier 2015, uniquement en magnum avec bouchon agrafe. D’autres pépites sortiront de terre dans une gamme baptisée Les Oubliées (coteaux champenois meunier et chardonnay de Moussy, millésime 1993). Des bulles et vins tranquilles que les amateurs s’arracheront vite.

Terre de Vins aime…

« On ne déshabillera jamais notre brut d’assemblage pour faire des millésimes ou cuvées rares ou pour suivre une mode à tout prix… », insiste Bruno Michel. Les cuvées de parcelles (comme Demi Lune sans soufre, atypique meunier) « sont nées car leur terroir le permet ».

Le plus grand nombre se régalera donc de la Cuvée Blanche Brut (50% chardonnay, 50% pinot meunier). Un champagne frais ou les deux cépages marient leur identité propre, dans l’équilibre et le partage des saveurs. Brioche et beurré, pomme tatin, pain grillé, fruits blancs à noyau… Mûr, dynamique et parfait à l’apéritif. 29 €.

Autre coup de cœur : Les Brousses 2010. Un 100 % chardonnay de Pierry sur sol argilo-calcaire. On surfe sur ces bulles délicates. Fleur, pêche de vigne, poire charnue, marmelade de citron. Ampleur et harmonie. Apéritif et toasts, fruits de mer et viande blanche bienvenus. 43 €.
Succulent aussi, le Rosé des Roses millésime 2008. Un pur meunier de saignée qui rappelle les préparations de confitures (fraise, mûre, cerise…) Vineux à souhait, frais et long, ce rosé fera mouche auprès des amateurs de jus mûrs et aboutis. Sur une caille aux cerises. 43 €.

www.champagnebrunomichel.com