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Champagne Henriot cuvée Hemera 2005 : et la lumière fut

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

20.09.2018

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La maison familiale champenoise vient d’annoncer le lancement de sa nouvelle cuvée de prestige, en remplacement de la cuvée des Enchanteleurs. Un retour aux sources.

Les Enchanteleurs ne sont plus… vive Hemera ! Une révolution de palais en somme car la maison Henriot vient d’annoncer qu’elle arrêtait de produire sa cuvée de prestige pour en proposer une nouvelle au style diamétralement opposé. La genèse de cette évolution remonte à 2005. Joseph Henriot, figure historique de la maison décédé en 2015, affirme alors sa volonté d’harmoniser davantage la gamme en proposant une cuvée de prestige qui soit plus dans l’esprit Henriot. Car ici, le chardonnay est roi. Délicatesse et élégance sont le véritable fil rouge des vins. Une feuille de route claire et passionnante dont le jeune chef de cave Laurent Fresnet, alors tout juste arrivé, allait se saisir. Finie donc la cuvée des Enchanteleurs à la puissance affirmée, aux notes oxydatives marquées. Place désormais à davantage de finesse pour une cuvée au nom révélateur.

« Le temps devient lumière »

Comment marquer les esprits lorsque l’on fête ses 210 ans ? Simplement en révélant une cuvée de prestige faisant table rase du passé. La cuvée Hemera 2005 (169€) provient de raisins sélectionnés dans 6 Grands crus : Avize, Chouilly, Mailly Champagne, Mesnil-sur-Oger, Verzenay et Verzy. Un assemblage subtil de 50% de chardonnay et 50% de pinot noir ayant effectué un séjour de 12 ans en cave avant d’être commercialisé. Au premier nez, le vin est séducteur avec ses arômes délicats de fleurs et légèrement végétaux. Mais quelques minutes dans le verre révèlent sa complexité mêlant épices et pain grillé. La bouche saisit par ses très fins amers très dynamiques qui révèlent beaucoup de fraîcheur. Le dosage très mesuré (5 g/l) soutient parfaitement la matière sans l’écraser. Le vin est fluide, aérien mais d’une certaine profondeur teintée de notes d’orange confite et de miel. Hemera, déesse éponyme de cette cuvée, incarnait dans l’Antiquité la lumière, le jour renaissant. Elle est ici le symbole du renouveau de la cuvée haut-de-gamme de la maison mais aussi de sa grâce retrouvée. Le tout en parfait accord avec la nouvelle signature Henriot : « le temps devient lumière ».