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Château de la Crée : faire le chemin ensemble

Auteur

La
rédaction

Date

21.07.2014

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Quelques semaines après avoir été durement frappé par la grêle, pour la troisième année consécutive dans certaines appellations comme Pommard ou Volnay, la vigne reprend ses droits en Bourgogne. Focus sur le château de la Crée, domaine conduit en biodynamie, avec Nicolas Ryhiner, néo-vigneron suisse-allemand à Santenay, homme de lettres et de scène à Bâle.

Nicolas Ryhiner et son épouse, Béatrice Zurlinden (architecte et créatrice), ont acquis, en 2004, le Château de la Crée, avec ses 1, 4 hectare de vignes « Clos du Château ». Lui suit alors une formation en viticulture et œnologie à l’Université du vin de Suze-la-Rousse (Drôme) et entreprend la restauration de la bâtisse et de la cuverie. Le domaine est aujourd’hui de 10 hectares de vignes sur 7 communes de la Côte de Beaune (Santenay, Chassagne-Montrachet, Puligny-Montrachet, Meursault, Maranges, Volnay et Pommard).

Petit tour des vignes, avec son chef de culture, Nicolas Perrault. Les parcelles de Pommard ont été touchées à 80%, tout comme celles de Volnay. 60% à Meursault et 40% pour celles de Chassagne-Montrachet. A Pommard, on peut voir encore les impacts de grêle sur les piquets (cf. photo), mais la repousse laisse espérer de sauver ce qui reste. Heureusement qu’à Santenay les vignes ont été épargnées. Seulement à 5 à 10% de perte.

De La Métamorphose des plantes de Goethe, point de départ des principes de la biodynamie, mis en forme par Rudolf Steiner, Nicolas Ryhiner voit un parallèle avec le théâtre, car sur scène comme pour la vigne, le résultat dépend du chemin emprunté. Et, plus important que tout à ses yeux, la distribution. Avec Nicolas Perrault, à la vigne, Aline Beaume, œnologue, au chai pour les vinifications, et Karine Moreteaux à la commercialisation, il s’est entouré dès le début d’une équipe jeune en qui il a toute confiance. Essentiel pour cet homme qui fait un à deux allers-retours Bâle-Santenay par semaine. Autre parallèle avec le théâtre, c’est qu’à chaque saison, tout est à refaire, sur les planches comme dans les vignes, pour écrire cette histoire, sans cesse recommencée, entre un terroir, un ou des cépages et l’homme, avec les aléas climatique de chaque millésime.

Et si Santenay n’est pas l’appellation la plus cotée de la Bourgogne, c’est certainement celle qui monte le plus. Pour vous en convaincre, il suffit de déguster, en blanc comme en rouge, les cuvées les Gravières (de préférence en 2010). Tension et minéralité du chardonnay d’un côté, velours épicé du pinot noir de l’autre. Vous m’en direz des nouvelles.

A noter dans vos agendas la date du 14 novembre. A l’occasion de la vente aux Hospices de Beaune, le Château de la Crée organise un dîner gastronomique concocté par Thomas Le Courbe, accompagné, bien sûr, par les cuvées du château.

Texte et photographie Jean Dusaussoy

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