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Élections 2017 : les Vignerons indépendants veulent peser sur le débat

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

30.11.2016

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A l’approche de la grande période électorale de 2017, le Syndicat des Vignerons indépendants entend attirer l’attention des candidats et peser sur le débat avec un recueil de mesures à entreprendre.

La démonstration d’unité et de force est, tous les ans, toujours aussi impressionnante. Les Vignerons indépendants ont investi au cours des quatre derniers jours un gigantesque hall du Parc des Expositions de la porte de Versailles à Paris. L’occasion, pour cette 38ème édition, d’accueillir près de 130 000 visiteurs – ce qui constitue le deuxième plus grand salon agricole de France, derrière le sacro-saint Salon de l’Agriculture. Une armée de professionnels passionnés, en ordre de bataille pour rencontrer directement leurs clients. Mais avec les échéances électorales de 2017 qui approchent à grands pas, c’est bien à un autre front que l’ensemble des 7000 vignerons indépendants entend bien monter. Politique celui-là. Leur syndicat a donc rédigé un livre blanc pour mettre en lumière « 18 propositions pour l’avenir ». Une démarche pro-active à destination de l’ensemble des candidats, tant à la présidentielle qu’aux législatives. La volonté est clairement affichée : rappeler l’importance économique des vignerons indépendants au sein de la puissante filière viticole pour tenter de peser sur les décisions futures.

De la fiscalité à l’environnement

Les dernières données chiffrées officielles sont sans détour : 2, 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires HT, 55% de la production nationale, 5 millions d’œnotouristes accueillis l’an dernier. Les Vignerons indépendants ont un poids économique important. Et ils ont en commun de partager nombre de freins qui les empêchent souvent de pouvoir se développer davantage. Dans un contexte où l’emploi est déprimé, les hommes et femmes politiques ne sauraient ignorer les propositions des vignerons indépendants qui, d’après leur dernière étude parue cette année, pourraient favoriser la création de près de 1100 emplois.

Thomas Montagne, président des Vignerons indépendants, souhaite avant toute chose une simplification de nombre de réglementations trop complexes qui s’avèrent inadaptées aux structures de TPE et PME des adhérents. « Le compte pénibilité est, par exemple, un vrai bazar qui est parfaitement inapplicable ». A l’heure de la diversification des revenus pour pallier notamment les aléas climatiques aux conséquences parfois dramatiques, les vignerons indépendants aimeraient voir les seuils relatifs aux « recettes accessoires aux revenus agricoles » relevés. En clair, pouvoir développer davantage les activités œnotouristiques. La gestion des risques est également abordée avec la volonté d’adapter le système actuel de volume complémentaire individuel (VCI). Celui-ci permet de stocker du vin les années généreuses pour compenser ensuite les années de faibles rendements. Pragmatiques, les vignerons indépendants aimeraient étendre cette possibilité de stockage même lorsque les rendements maximaux ne sont pas atteints, situation récurrente dans le sud de la France.

Les autres mesures phare concernent la facilitation de la transmission des vignobles, notamment dans les zones où la valorisation de l’hectare atteint des sommets. La proposition serait ici de limiter les droits de succession en cas de reprise familiale du domaine, tout en les faisant supporter pleinement à l’héritier en cas de revente postérieure du domaine. L’environnement n’est pas oublié dans le livre blanc. Forts de plus de 38% d’adhérents engagés dans des démarches HVE (haute valeur environnementale) ou agriculture biologique, les Vignerons indépendants souhaitent aller encore plus loin. Ils militent donc notamment pour une promotion accrue du label HVE et un renforcement de la R&D pour améliorer la santé des travailleurs et mieux respecter l’environnement. Faciliter l’export, repenser les assurances du secteur… Les ambitions des vignerons indépendants ne manquent pas et devraient, à n’en pas douter, donner matière à réfléchir à nos prochains élus.