Accueil Les JA Occitanie préparent un manifeste des bonnes pratiques en supermarché

Les JA Occitanie préparent un manifeste des bonnes pratiques en supermarché

Auteur

Idelette
Fritsch

Date

08.09.2017

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Le syndicat vigneron rencontrait, jeudi 7 septembre à Cazouls-lès-Béziers (34), plusieurs enseignes de la distribution locale. Objectif de ce round de discussions qui va se poursuivre dans les prochaines semaines : la finalisation et la signature d’un manifeste visant à plus de clarté dans les linéaires sur l’origine des vins.

Voilà plusieurs mois qu’ils peaufinent leur projet de manifeste des bonnes pratiques en linéaires vins, avec des représentants de la drande distribution (GD) locale. Si ce texte fondateur initié par les Jeunes agriculteurs du Gard n’est pas encore finalisé, une première rencontre, organisée jeudi 7 septembre à Cazouls-lès-Béziers (34) entre les JA Occitanie et deux représentants de Carrefour et Intermarché, confirme l’engagement que s’apprêtent à prendre les enseignes de distribution, face à une production locale mise à mal par la concurrence déloyale des vins espagnols et des étiquettes parfois trompeuses. Ces rencontres vont se poursuivre la semaine prochaine avec des représentants des groupes Système U et Casino, pour une signature du manifeste courant 2017.

« Notre ambition est d’orienter les pratiques vers ce qui est juste pour le producteur en parvenant à une rédaction commune du manifeste qui engage la GD », indique Guilhem Castan, responsable viticole des Jeunes Agriculteurs Occitanie. Le texte milite pour une information claire et transparente sur l’origine des vins dans les linéaires, mettant en avant la production locale sans ambiguïté possible avec des marques utilisant des symboles français pour la commercialisation de vins étrangers. « Nous ne sommes pas contre l’importation de vins, nous sommes nous-mêmes importateurs, mais il faut accentuer le travail d’identification de la provenance des vins en GD, afin que le consommateur ne puisse plus se tromper quand il achète un Bib français ou espagnol et fasse un choix en toute conscience », précise Guilhem Castan.

La GD range ses rayons

Depuis plusieurs mois, face à la pression des organisations syndicales vigneronnes, la GD réorganise ses rayons, s’orientant vers une segmentation plus claire de ses produits. Le groupe Carrefour a ainsi lancé, en 2016, une gamme de Bibs dédiée aux vins du Languedoc, baptisée « La Francette ». « Ces Bibs de 3 et 5 litres sont identifiés avec un logo composé d’un drapeau français », précise Thierry Perrin, directeur magasin de Carrefour Lattes (34) et représentant du groupe Carrefour en Occitanie. Pour plus de clarté, l’enseigne a par ailleurs réorganisé ses linéaires courant mai, en séparant les vins français des vins de la communauté européenne (VDPCE). « On ne peut pas dire qu’on ne vendra plus de vins espagnols ou italiens dans un contexte de droit à la libre concurrence, prévient Thierry Perrin. Mais si on ne peut pas enlever les vins aux étiquettes perturbantes, on les place désormais avec des vins étrangers. »

Bon élève, le réseau de franchisés Intermarché (1890 magasins indépendants en France) a lui aussi changé, en juin, l’étiquetage de ses rayons en séparant clairement les vins AOP, les vins à Indication géographique protégée (IGP) et les vins sans IG (signalés par la mention Vins de table de France), des vins de la communauté européenne (VDPCE).

« Il y a eu des lacunes dans l’organisation et le balisage de nos linéaires alors même que nous assistions à une poussée extraordinaire des vins espagnols dans nos rayons. L’engagement que prend Intermarché aujourd’hui, on ne le doit pas aux JA, on le doit à nos consommateurs ! », reconnaît Johan Voisine, responsable achat vins et champagnes pour le groupe Intermarché. Le groupe indépendant travaille au relifting de ses Bibs et devrait apposer d’ici fin décembre le fameux macaron bleu, blanc, rouge sur l’ensemble de ses marques de distributeur (MDD). « Le relifting est en cours, nous avons toujours un stock tampon dans nos entrepôts qu’il faudra écouler, cela devrait être finalisé mi-janvier », précise Johan Voisine.

Si l’initiative de ce manifeste s’inscrit dans une démarche locale, elle devrait rapidement se développer au plan national. Courant juillet, le préfet du Gard, Didier Lauga, alerté par les syndicats de viticulteurs gardois, a saisi le ministère de l’Agriculture et le Premier ministre Édouard Philippe, des difficultés rencontrées par la viticulture gardoise. Une demande sur la refonte de l’étiquetage des vins vendus en GD est en cours, selon le service de communication de la préfecture gardoise.