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Lamothe-Bergeron : les grandes ambitions d’un cru bourgeois du Haut-Médoc

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

27.10.2017

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Reprise en main depuis son rachat en 2009 par le groupe de Cognac Hardy et H. Mounier, cette belle propriété du Médoc fait preuve de beaucoup de dynamisme pour s’imposer sur la scène bordelaise.

L’histoire de ce château remonte à des temps très anciens, cité dans certains écrits dès le XIVème siècle. Symbole de ce terroir reconnu depuis longtemps pour la qualité de ses vins, le château de briques et de pierres se dresse fièrement depuis 1868 sur la commune de Cussac-Fort-Médoc, posée au bord de la Gironde entre Margaux et Saint-Julien. Ici s’étend le vignoble du Haut-Médoc dont Lamothe-Bergeron est l’un des hauts représentants. Initialement classé en 1932 comme « cru bourgeois », la qualité et la constance de ses vins lui permettront d’accéder au rang de « cru bourgeois supérieur » dans le classement de 2003. Son invalidation globale en 2003 (comme c’est le cas régulièrement parmi les classements bordelais…) ne permet plus au château d’arborer fièrement cette distinction mais la détermination du directeur du château demeure intacte. Laurent Mery qui en a repris la gestion en 2009 est bien décidé « à présenter et faire reconnaître Lamothe-Bergeron parmi l’élite lors du prochain classement qui devrait entrer en vigueur dans les prochaines années. L’objectif est d’obtenir le statut ultime de cru bourgeois exceptionnel ». Cela serait l’aboutissement d’une énergie immense déployée depuis 8 ans pour singulariser le château et ses vins dans un paysage embouteillé de crus bourgeois plus communs.

Deux atouts : l’œnotourisme et des vins de caractère

Avoir un beau château ne suffit pas évidemment à convaincre les consommateurs de l’intérêt d’une propriété. Laurent Mery a initié son projet dès son arrivée avec lucidité et pragmatisme. Le vin devait progresser, gagner encore en qualité. C’est donc assez naturellement qu’il s’est tourné vers l’un de ses amis rencontré alors qu’il était étudiant, le célèbre œnologue-conseil Hubert de Boüard, propriétaire également du célèbre château Angélus à Saint-Emilion. Cette collaboration dure toujours aujourd’hui et a permis d’affirmer un style maison, fait d’une grande fluidité de texture portée par des tannins très fins. Le 2012 (20€) semble avoir ainsi atteint aujourd’hui sa pleine maturité et offre un corps fin et beaucoup de volupté en bouche. Le 2016 encore en cours d’élevage et qui sortira dans une gamme de prix similaire est aussi plein de promesse avec un surcroît de densité et de profondeur qui en feront un vrai vin-plaisir.

Mais Bordeaux regorge de bons vins. Il fallait donc se démarquer autrement. Alors que l’œnotourisme dans la région rime encore trop souvent avec une simple ouverture des portes et une dégustation, c’est un parcours original qui est ici proposé aux visiteurs. Primé régulièrement aux trophées « best of wine tourism », il permet une compréhension réelle du processus de production du vin, de la dégustation de baies de raisin à la découverte d’un film présentant Laurent Mery et Hubert de Boüard lors du difficile exercice d’assemblage. Le tout dans un environnement teinté d’une modernité de bon aloi, à l’image du château entièrement rénové qui offre désormais un espace événementiel complet, des salles de réunion jusqu’aux suites haut-de-gamme.