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Latour-Martillac lance les vendanges en Bordelais

Auteur

La
rédaction

Date

04.09.2012

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Les premiers coups de sécateur ont été donnés hier dans le vignoble bordelais, sur les parcelles de sauvignon les plus précoces du Château Latour-Martillac (Pessac-Léognan). D’après les estimations, les volumes vendangés en France cette année seront faibles…

Lundi 3 septembre : voilà la date à retenir pour le début des vendanges dans le vignoble bordelais sur ce millésime 2012. Une trentaine de coupeurs et de porteurs étaient hier matin à pied d’œuvre au Château Latour-Martillac, en appellation Pessac-Léognan. C’est traditionnellement dans cette zone, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bordeaux, que se trouvent les terroirs viticoles les plus précoces de Gironde. Rien d’étonnant donc à ce que les premiers coups de sécateur aient été donnés là pour couper des grappes de raisin blanc.

« La décision fut prise mercredi dernier de débuter hier, avec la convocation de la troupe, puisque nous vendangeons à la main », précise Tristan Kressmann, à la tête, avec son frère Loïc, de ce cru classé des Graves couvrant 50 hectares de vigne. « Nous attaquons – et ce jusqu’à mercredi – par 2 hectares de cépage sauvignon situés sur un terroir chaud de Graves ; pour les parcelles sur sol argilo-calcaire, ce sera dans quelques jours », précise-t-on.

La propriété compte au total 10 hectares de blanc, raisin qui se vendange traditionnellement avant le rouge. Dans le même secteur, les châteaux Carbonnieux et Haut-Brion devaient débuter la récolte ce matin, toujours par du sauvignon.

Retour à des dates normales

La caractéristique première de ce bébé 2012 qui arrivera dans quelques semaines dans nos verres est le retour à des dates de récolte plus classiques. Effectivement, pas de précocité particulière cette année, contrairement à l’an passé par exemple. « En 2011, nous avions commencé le blanc le 18 août. Depuis le début des années 1990, la norme est plutôt autour de la première semaine de septembre », rappelle Tristan Kressmann, alors qu’entrent au chai des jus titrant l’équivalent de 13, 5° d’alcool. Pour les blancs secs, le point technique clef est dans la préservation maximale des arômes, puisqu’il s’agira de les boire plutôt jeunes et expressifs.

Soulignons également que la météo de cette année a été particulièrement chahutée (printemps pluvieux, floraison compliquée, juillet froid, été sec…), ce qui n’est pas propice à la précocité. Les maladies ayant été aussi de la partie (mildiou, oïdium, parfois des foyers de pourriture) partout en France, on s’attend à une récolte historiquement basse. Une autre caractéristique du millésime 2012.

D’après les dernières estimations officielles du ministère de l’Agriculture – remontant à début août -, les chais du pays accueilleraient 44, 1 millions d’hectolitres de vin, soit 13 % de moins qu’en 2011, millésime, au contraire, historiquement généreux. Preuve, s’il en était besoin, que les années se suivent sans se ressembler et que la météo a toujours le dernier mot.

Avec 5, 6 millions d’hectolitres attendus, la Gironde obtiendrait des volumes inférieurs de 3 % à la moyenne des cinq derniers millésimes (2007 à 2011). Cette baisse est de 5 % dans les Charentes (7, 6 millions d’hectolitres estimés), 9 % dans le Val de Loire, 4 % dans le vaste Languedoc-Roussillon, 10 % en Bourgogne-Beaujolais et même 26 % en Champagne. Seuls les autres vignobles du Sud-Ouest affichent de bons rendements, avec des volumes en hausse de 6 %, toujours en comparaison de la moyenne quinquennale.

Maturité hétérogène

« Comme l’an passé, la maturité est hétérogène sur les rouges, il faudra beaucoup trier », dit un technicien qui se projette sur les semaines à venir. Concernant cette couleur (90 % de la production en Gironde est rouge), on trouve en effet des baies bien moins mûres que leurs voisines sur une même parcelle, un même rang, voire la même grappe. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle, ni pour déterminer la date de récolte (faite en grande majorité à la machine), ni pour la qualité finale. À moins de bien trier pour ne garder que le meilleur… mais les rendements sont déjà bas. Il faudra choisir. Dans la région, l’essentiel de la récolte des rouges devrait se dérouler vers la fin du mois et en octobre.

César Compadre