Accueil Les ambitions d’Ackerman

Auteur

La
rédaction

Date

05.02.2014

Partager

Une des rares maisons de négoce présentes au Salon des vins de Loire, Ackerman défend sa mission de valoriser les vins de la région à travers plusieurs marques savamment positionnées. Entretien avec Bernard Jacob, directeur général.

Bernard Jacob, quels sont les enjeux pour une maison comme Ackerman dans ce Salon des vins de Loire 2014 ?
Tout d’abord, nous sommes contents d’être présents à ce salon, qui est un événement auquel nous tenons. Il donne une résonance à la communication sur les vins de Loire que l’on ne retrouve pas ailleurs. Paradoxalement, on y trouve beaucoup de vignerons, mais peu de maisons de négoce. Pour nous, qui avons pour ambition de valoriser les vins de Loire dans toute leur diversité, leur complexité, à travers plusieurs marques ayant chacune son positionnement, il est primordial d’être ici. A la différence d’autres régions viticoles, il y a peu de signatures transversales dans la Loire : c’est notre mission, et avec nos deux siècles d’expérience (la maison Ackerman a été créée en 1811, et annonce aujourd’hui un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros, NDLR) nous revendiquons de présenter une gamme de vins très complète et un savoir-faire incontestable.

Aujourd’hui, comment se décline la gamme Ackerman ?
Ackerman commercialise, sous ses différentes marques, une cinquantaine de vins différents, ce qui s’élève à plus de 500 références en prenant en compte les millésimes, les déclinaisons à l’export, etc. Il y a bien sûr Ackerman, notre marque phare, référence des crémants de Loire. Il y a également De Neuville, qui produit des bulles et vins tranquilles, surtout destinés au secteur de la restauration. Nous avons Rémy Pannier, une marque grand public, spécialisée dans les vins tranquilles de la Loire. Et nous avons enfin Donatien Bahuaud, une marque premium, ancienne maison de négoce du Nantais, spécialisée dans les vins tranquilles plutôt haut de gamme. Tout cet éventail nous permet de couvrir la diversité des appellations ligériennes et de cibler des publics aux attentes différentes.

Quelles sont les nouveautés présentées dans le cadre du salon ?
L’innovation est au cœur de l’ADN d’Ackerman. Nous mettons un point d’honneur à lancer fréquemment de nouveaux produits chaque année. Parmi les nouveautés présentées cette année au Salon des vins de Loire, il y a notre gamme Affinity by Ackerman, des vins sans alcools lancés en 2013. Il y a aussi, en Crémant de Loire, notre cuvée Ambrosa, sortie en fin d’année dernière. Il s’agit d’une cuvée vinifiée sous bois, dont le style vient compléter la gamme de nos crémants, déjà très large. Elle est vendue autour de 7 ou 8 € en grande distribution. Mais notre grande nouveauté, qui vient juste d’être commercialisée, est notre chinon Les Boires 2011, sous la marque Donatien Bahuaud. C’est un vin élaboré avec les conseils de Jacques Lurton à Bordeaux (qui collabore avec nous depuis plusieurs années), pour lequel nous avons acheté de petits lots de vin à des vignerons qui, d’ordinaire, ne travaillent pas avec le négoce. L’objectif était de produire un chinon « haut de gamme », classique, soyeux, fruité, représentatif de l’appellation mais accessible à une clientèle étrangère. « Les Boires » 2011 est produit à hauteur de 15 000 bouteilles, et vendu à 9, 50 € (prix indicatif caviste).

Comment percevez-vous aujourd’hui le marché des vins de Loire, et en particulier des crémants, qui demeurent vos produits emblématiques ?
Aujourd’hui les crémants en général, sont de plus en plus perçus par les consommateurs comme une alternative au champagne. Ils ont l’image d’un bon rapport qualité-prix. S’agissant des crémants de Loire, il y a encore beaucoup à faire, notamment par rapport à d’autres régions, comme la Bourgogne. Mais il commence à tirer son épingle du jeu. Actuellement, l’export représente 35% de notre chiffre d’affaires, mais nous visons 50%. Nous nous donnons mes moyens de conquérir de nouveaux marchés. Il y a bien sûr les « historiques » comme l’Amérique du nord, l’Europe du nord, le Japon, mais aussi des marchés émergents comme la Corée, l’Indonésie, le Nigéria, l’Amérique du Sud, l’Europe de l’Est. Parallèlement, nous voulons aussi développer notre offre de vins tranquilles, qui représentent 35% de notre gamme. Nous voulons d’ici quelques années la hisser à 50%. En Loire, la notion d’équilibre est toujours fondamentale.

Propos recueillis par Mathieu Doumenge