L’héritage familial des Champagnes CL. de la Chapelle

Les 22 adhérents des champagnes CL. de la Chapelle, à Ville-Dommange, descendent tous des 5 familles fondatrices. La coopérative, qui fêtera ses 70 ans en 2018, signe de jolies cuvées dans cette côte ouest de la Montagne de Reims.

Installée sur la commune de Ville-Dommange, classée premier cru, la petite coopérative CL. de la Chapelle interpelle. Par ses 2 lettres CL, qui évoquent l’interdiction de s’appeler Clos (c’était le cas il y a 25 ans) mais qui n’handicapent pas (les clients restent fidèles, génération après génération). Par sa petite taille et par le fait qu’il n’y a pas de salariés permanents, mais 22 adhérents qui s’investissent dans la commercialisation des 200 000 bouteilles annuelles.

Pas la « Petite » Montagne de Reims

70 ans après sa création, les descendants des fondateurs continuent de faire vivre CL de la Chapelle, « et nous poursuivrons cet héritage », précise la présidente Christine Lamarle, « car il faut être membre de la famille pour devenir adhérent ». Les vignerons travaillent une trentaine d’hectares de pinot meunier (60%), pinot noir (près de 30%) et chardonnay (plus de 10% et que l’on replante de plus en plus sur ses terroirs originels). Des sols souvent légers, sablo-limoneux, qui restituent fraîcheur et finesse dans les meilleurs vins. Chez les adhérents de La Chapelle la viticulture raisonnée est clairement revendiquée : aucun insecticide (pose de racks depuis 18 ans), aucun engrais chimiques. L’enherbement gagne davantage de terrain chaque année et les engrais organiques sont utilisés.

De l’Audace au Privilège : 9 cuvées disponibles

« Nous sommes sur la côte ouest de la Montagne de Reims », rappelle le vice-président Philippe Goffinet qui, avec sourire mais quand même, goûte peu l’adjectif souvent entendu de « Petite » Montagne de Reims… La meilleure preuve que la côte ouest produit d’excellents champagnes est toute trouvée : il faut déguster !
CL. de la Chapelle propose 9 cuvées. Les assemblages doivent chaque année refléter le style maison, ce qui n’exclut pas des nouveautés comme le Pur extra brut (18 €). « Les flacons vieillissent au moins 3 ans avant dégorgement », précise Raphaël Rambout, caviste depuis 14 ans, et les vins de réserve sont bichonnés. On retrouve ainsi, pour 70 % dans l’assemblage de la cuvée Privilège, une palette des millésimes 1996 à 2011. Un succulent champagne, généreux, ample et frais (fruits jaunes mûrs, touche de café, équilibre et longueur, 26 €).
La coopérative propose des bulles apéritives, sur la franche gourmandise comme le BSA L’Instinct (50% des ventes, 15,50 €) mais aussi des champagnes plus complexes. Ainsi le Brut 2008, vif et floral, sur les agrumes, la pâtisserie, le fruit mûr et sec (prune blanche, poire, pomme), des notes beurrées et crémeuses (20 €). Après le millésime 1996 (il n’y en a plus, hélas), le 2002 est encore disponible (65 € dans un beau coffret, il partira vite).

Œnotourisme aussi

Les adhérents récupèrent leurs vins sur lattes auprès de la Société vinicole des producteurs (coopérative du village). Le travail s’effectue en cuve inox, mais on y trouve aussi des foudres et fûts de chêne. De ce chai sortira, par exemple, la cuvée du 70 % anniversaire, l’an prochain. Une vendange 2008 qui repose encore dans son écrin en bois.
Enfin, l’oenotourisme n’est pas oublié : « Nous développons des thématiques comme le travail de la vigne et la visite du site de vinification, les accords mets-champagnes », confirme Christine Lamarle, « avec le classement à L’Unesco, nous devons nous positionner et répondre à la demande ».

www.cldelachapelle.com

Ci-dessous : La gamme séduit une fidèle clientèle de particuliers. L’export progresse (10 %) ainsi que le marché des cavistes.