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[LYON TASTING] Champagne Pascal Lejeune, militant d’une viticulture durable

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

15.10.2017

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Pascal et Sandrine Lejeune, récemment rejoints par leur fils Thibaut, œuvrent pour une viticulture durable depuis déjà une vingtaine d’années. Ils sont l’un des rares domaines à avoir opté pour une double certification environnementale.

Le champagne Pascal Lejeune ne lésine pas sur les moyens quand il s’agit de viticulture durable. Il a opté pour une double certification, HVE (Haute Valeur Environnementale) du Ministère de l’Agriculture et Viticulture Durable de Champagne de l’interprofession des vins de Champagne (CIVC). « Comme c’était le même organisme certificateur, nous en avons profité pour remplir les deux dossiers, l’un pour le logo avec le papillon qui s’est fait connaître plus rapidement, et l’autre pour la dimension champenoise et le volet plus rigoureux en matière d’enherbement que nous pratiquions déjà ». Celui-ci implique une baisse de rendements de l’ordre de 20-25% mais Pascal Lejeune estime que cela engendre une meilleure maturité ses raisins. Sandrine rappelle que si l’enherbement des tours de vignes est aujourd’hui obligatoire pour tous, « ça n’a pas été toujours le cas et il y a 10-15 ans, on pouvait voir la différence entre les parcelles. Mais il faut bien avouer qu’on l’a fait d’abord pour lutter contre l’érosion du sol car après un orage, la terre des coteaux descendait la pente et inondait le village de Moussy où nous sommes installés ». Si les travaux hydrauliques ont aidé à améliorer la situation, les Lejeune sont convaincus que l’enherbement y est pour beaucoup et s’est révélé plus efficace que les sarments broyés sur le sol, vite balayés avec la pluie. Cette année, il à permis de surcroît de limiter les attaques de botrytis sur le raisin. Pour le vignoble de 4,40 ha de Franck et Sandrine, il n’a fallu que quelques mois pour obtenir les certifications puisqu’ils travaillaient déjà sur ces aspects environnementaux depuis les années 90. Mais Pascal, également président de la section locale du SGV (Syndicat Général des Vignerons) reconnaît que « les démarches prennent beaucoup de temps, impliquent des contraintes fortes, de la main d’oeuvre supplémentaire notamment pour le travail des sols et nécessitent beaucoup d’heures passées sur l’administratif et le logiciel dédié, pas toujours simple à maîtriser. Je peux comprendre que ça en décourage plus d’un mais sur la vingtaine de producteurs de Moussy (pour 240 exploitants déclarés), 13 sont quand même motivés par le viticulture durable ».

Meunier d’abord

Le domaine Pascal Lejeune (il existe au moins 4 autres Lejeune en Champagne dont une cuvee dédiée chez Metro), sur les coteaux Sud d’Epernay à Pierry et Moussy et sur des sols argilo-calcaires exposés Sud-Sud-est, a été créé par l’arrière grand-père de Sandrine, son grand-père ayant commercialisé les premières bouteilles. Le vignoble est toujours à prédominance meunier (60%), mais un peu moins qu’avant, la famille ayant récemment replanté du chardonnay pour davantage de diversité dans les assemblages et pour donner de l’ampleur et de la fraîcheur au meunier comme dans la cuvee Réserve 1er cru (25€). La maison dispose de cinq références dont un joli rosé à 40% meunier, 40% chardonnay et 20% pinot noir (25,20€) et prépare pour 2018 un 100% pinot meunier élevé en fut de chêne et un pinot noir millésimé 2017.