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Pierre Lecat, la dernière née des maisons de cognac

(photo : Frédérique Hermine)

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

01.09.2017

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Implantée au nord de la Charente, cette jeune maison qui fournit également des eaux-de-vie aux grandes maisons, vient de lancer sa propre marque de cognac, Pierre Lecat.

C’est le grand-père Anselme, l’aïeul de Jean-Luc Lassoudière, qui a décidé il y a 70 ans de replanter les vignes arrachées fin XIXe, après la crise du phylloxéra. Au XXe siècle, l’exode rural avait aussi vidé les campagnes, abandonnées aux « ventres à choux » vendéens. Après la deuxième guerre mondiale, Anselme, en culture déjà très raisonnée, désherbait mécaniquement son vignoble dont il avait banni les engrais chimiques. Son fils Gilbert vendait ses eaux-de-vies dans les années 70 aux maisons Gauthier, Martell, Courvoisier, Marnier Lapostolle…

Jean-Luc Lassoudière est devenu co-propriétaire de la ferme du Champ du Frêne avec sa belle-fille Hélène, Dominique et François Montez, et Yann Hamonou. Il commence à alimenter des stocks à faire vieillir à partir des années 90 dans l’idée de créer un jour une marque. Les échanges avec Paul Hosteing, l’ancien maire de Segonzac, créateur de l’Université des eaux-de-vie et ardent défenseur de la distillation à feu nu, seront décisifs.

L’exploitation agricole de Saint-Fraigne, au nord d’Angoulême (Charente), est aujourd’hui en polyculture (apiculture, céréales, luzernes, semences…) sur 250 hectares dont une trentaine de vignes à 90 % en ugni blanc complété de colombard et folle blanche (20 sont dédiés au cognac). Les raisins servent en grande partie à la distillation mais également à produire du pineau des Charentes et, depuis 2009, des vins en IGP Pays Charentais dans les trois couleurs. Comme du temps du grand-père Anselme, la préoccupation du Champ du Frêne se focalise sur le travail du sol sans désherbage avec replantation de haies pour préserver la biodiversité, de féveroles entre les rangs, en épandant le compost maison… Une démarche originale en région charentaise.

Un nom d’horloger

Le projet de Jean-Luc Lassoudière se concrétise il y a cinq ans avec la création de l’une des plus jeunes maisons de cognac, alimentée en direct par le Gaec du Champ du Frêne. Reste à lui trouver un nom. « Nous ne voulions pas mettre en avant l’un des associés mais plutôt trouver un nom qui n’était pas sorti de nulle part et qui faisait référence au thème du temps, raconte Jean-Luc Lassoudière. Celui de mon beau-père horloger, Pierre Lecat, faisait le lien et il s’est vite imposé à tous. » Ainsi naît la marque de cognac Pierre Lecat.

Les assemblages sont marqués par le fruité des Fins Bois (80 % dans le XO) auxquels s’ajoutent des eaux-de-vie de Petite Champagne. Le style de la maison est également défini par l’utilisation de vins non filtrés et le vieillissement en barriques de chêne français de 270 à 450 litres.. Après assemblage, les eaux-de-vie sont remises en fûts roux qui n’ont plus beaucoup de tanins et relarguent plutôt du fruit. La première bouteille Pierre Lecat est arrivée il y a quelques mois chez les cavistes. Une gamme VS Instinct, VSOP Experience et XO Mémoire dans de beaux flacons design et élégants, distribués en France chez les cavistes par L’Explorateur du Goût.