Accueil Rare, le champagne qui valait 510 diamants

Auteur

Joëlle
W. Boisson

Date

03.10.2018

Partager

Jusqu’alors cuvée iconique de Piper-Heidsieck, Rare Champagne vole désormais de ses propres ailes. Des ailes qui s’ouvrent autour d’une série-limitée secrète, élaborée en 1997, et dont le flacon est paré d’or et de pierres précieuses par le célèbre joaillier Mellerio. Une histoire qui brille de mille feux !

C’était Rare de Piper-Heidsieck, cela devient Rare Champagne. Tout comme Dom Pérignon s’est totalement affranchi de Moët & Chandon, ainsi Rare devient une maison à l’identité propre.
Le champagne, il est vrai, possède un caractère unique. Né en 1976, année à la canicule sans pareille, Rare n’a été produit que 9 fois. 9 années où la nature a pris un tour hors du commun : 1976, 1979, 1985, 1988, 1990, 1998, 1999, 2002, complété récemment pour la première fois d’un rosé en 2007. Une verticale exceptionnelle de Rare avait été organisée il y a quelques années à l’occasion des 20 ans de maison du chef de caves Régis Camus, qui le résume par les quelques mots : « vous entrez dans le domaine de la haute-couture ».

Rare, une bouteille-bijou

Hors du commun dans son concept, Rare l’est aussi dans sa présentation. De tout temps, ce champagne a été associé à l’idée du bijou et de la joaillerie. Sa bouteille si particulière s’inspire d’un flacon dessiné en 1885 (bouteille du centenaire) par Pierre-Karl Fabergé, joaillier du Tsar de Russie Alexandre III. Cent ans plus tard (à l’occasion de la sortie du 1976, premier millésime de Rare), Van Cleef & Arpels imagine à son tour une bouteille exceptionnelle, flacon unique serti de diamants, lapis-lazuli et d’or !
Aujourd’hui encore, l’étiquette – ou plus précisément la tiare en filigrane métallique dorée qui ceint la bouteille – est dessinée par la maison d’orfèvres-bijoutiers Arthus-Bertrand. Ces tiares, véritables bijoux qui évoquent le feuillage luxuriant de la vigne, sont si souvent gardées en souvenir que sur certains marchés, les magnums sont revêtus d’une tiare amovible, lacée à l’arrière de la bouteille pour pouvoir être ensuite portée en bracelet !

Un secret bien gardé, sublimé par le joaillier Mellerio

L’histoire est belle, et elle prend à partir de maintenant un tour palpitant. En 1997 (météo très éprouvante), la direction de Piper-Heidsieck « n’éprouve pas le besoin d’élaborer Rare Champagne. Aucune déclaration de millésime n’est faite. » Pourtant, Régis Camus est quand-même subjugué par les vins clairs, et souhaite de surcroît tester un nouveau flacon en magnum d’un verrier.

Avec une certaine dose de secret, il assemble une cuvée selon le style de Rare, la tire en 1000 magnums, et l’entrepose dans les caves en élevage en toute confidentialité. 20 ans plus tard (le temps du champagne n’est pas celui des médias !), il vient toquer à la porte de Benoit Collard, directeur exécutif de Rare Champagne pour lui expliquer que « dans la cave, il y a quelque chose qui n’est pas censé exister, mais qui ne représente que 1000 magnums sur 20 millions de bouteilles, et qu’il mériterait d’être dégusté ».

La suite est un « happy end ». La dégustation des champagnes (ce ne sont pas des millésimés, puisqu’ils n’ont pas été revendiqués au départ) dévoile une bulle extrêmement fine, une robe or profonde, une exubérance altière (santal, figue, bergamote séchée, fleurs jasminées, d’épices, cacao, cognac) : la personnalité de Rare est bien là ! Pour garder la note de fraîcheur que lui confère un dégorgement récent, elle n’est pas dosée, ce qui lui confère un équilibre tendu tout à fait étonnant.

510 diamants, Marie-Antoinette, et un « sertissage » de haute-volée

A champagne exceptionnel, habillage exceptionnel. « Rare Le Secret », est confié à Mellerio, la plus ancienne dynastie de joailliers au monde, fondée en 1613 et installée Rue de la Paix à Paris.
Il fallait une muse en lien avec la joaillerie et le champagne pour inspirer cette parure, ce fut Marie-Antoinette ! La Reine acquiert en effet en 1780 auprès de Mellerio un bracelet ornée de camées et grenats… et en devient rapidement (archives incroyables à l’appui !), une très fidèle cliente ! En 1785, Florens-Louis Heidsieck, fondateur de la maison Piper-Heidsieck, gagne par sa qualité le privilège de servir la cour, comme en témoigne une peinture où il présente respectueusement une bouteille de son champagne à… Marie-Antoinette !

« Marie Antoinette, lien évident entre nos maisons et l’univers raffiné de Rare Champagne m’ont immédiatement guidée », explique Laure-Isabelle Mellerio, directrice de création de la maison éponyme.

4 magnums ont ainsi été parés d’un joyau inspiré des nœuds dont Marie-Antoinette aimait à orner ses tenues. Celui-ci est composé d’un entrelacs de rubans pavés de 510 diamants (poids de 4,17 carats), orné en son cœur d’une pierre précieuse (1 – 1,13 carat) : émeraude, saphir, rubis ou diamant. Ne pouvant être sertie sur la bouteille (pas d’utilisation possible d’un chalumeau ou de toute source de chaleur qui aurait risqué d’endommager le champagne !), le joyau est monté sur des fils de platine et d’or jaune, allégorie du pinot noir et du chardonnay, qui habillent le flacon et constituent à eux seuls une véritable prouesse technique. La plaque de muselet a été façonnée en or massif 24 carats.

Rare Le Secret Haute Joaillerie sera mis en vente en fin d’année aux Galeries Lafayettes (Paris), chez Harrods (Londres) et Takashimaya (Tokyo) auprès de clients qui pourront sertir eux-mêmes leur bijou, puis le faire transformer en broche, bracelet ou pendentif au cours d’une visite privée chez Mellerio (130 000 à 150 000 € selon la pierre).

Rare Le Secret est aussi proposé en Edition Orfèvre de 1000 magnums exclusifs numérotés habillés d’un cartouche doré à l’or 24 carats et muselet « Art & Craft » (1000 € pièce).