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« Sombres vendanges », polar made in Périgord

Auteur

La
rédaction

Date

15.07.2013

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« Sombres Vendanges », le deuxième volet de la série policière des « Bruno » écrite par l’Ecossais Martin Walker, se déroule dans l’univers viticole du Périgord. Votre lecture de l’été ?

Trois à quatre mois de recherches, quatre à six semaines pour dresser son plan, trois à quatre mois d’écriture à raison de 1 000 mots par jour au minimum : telle est la recette du succès appliquée par Martin Walker pour le deuxième volet de sa série des « Bruno », intitulé « Sombres vendanges ».

Et, avant publication, comme une mère faisant tester ses premières crêpes aux enfants, l’écrivain écossais a soumis ses 392 pages à la critique parfois impitoyable de sa femme, Julia, et de ses deux filles, Fanny et Kate. « Elles m’ont notamment fait changer des scènes sur les repas de Bruno. Il faut dire que mon épouse est une très, très bonne cuisinière… »

Attrait touristique

Sorti en France au début du mois, le polar périgourdin a déjà atteint les 200 000 exemplaires vendus à travers le monde.

Ce journaliste de renom, vivant principalement à Washington, pouvait donc avancer sereinement, mi-juin, lors de la dédicace donnée à la Maison de la presse du Bugue. C’est ici, « où le temps s’arrête », qu’il vit chaque été, dans une ancienne ferme achetée en 1998.

Lors de sa rencontre avec le public, des mamies lui ont demandé la bise et un hôtelier lui a offert des conserves et des bouteilles de vin pour le remercier de lui amener des clients en Périgord… « Les gens manifestent notamment leur étonnement de voir que j’ai pu capturer l’esprit des Périgourdins », raconte-t-il.

« En quelque sorte, chaque volet est une déclaration d’amour à cette région »

Dans cette suite de « Meurtre en Périgord », Bruno Courrèges, chef de la police du village de Saint-Denis (Le Bugue ?) et cuisinier amateur, est réveillé au milieu de la nuit à cause d’un incendie qui s’est déclaré dans un champ de céréales génétiquement modifiées. D’autres incidents suivront, dont deux corps retrouvés mystérieusement sans vie.

L’enquête s’orientera aussitôt vers le milieu militant écologiste, un sujet récurrent dans l’œuvre de Martin : « Je parle toujours des écolos, cette cause me touche. Tout le monde comprend qu’il faut protéger l’environnement mais, avec la crise, d’autres priorités à court terme comme l’emploi prennent le dessus. »

« Le vin, c’est de la poésie dans une bouteille. »

Journaliste dans l’âme, l’Écossais se sent de plus en plus devenir écrivain. « Je progresse », dit-il. Une leçon d’humilité pour cet auteur qui a vendu, tous pays confondus, 1 million d’exemplaires des aventures de son Bruno, personnage inspiré de son ami du Bugue Pierrot.

« Par exemple, dans “Sombres vendanges”, deux frères se bagarrent pour une question d’héritage. Mais j’ai eu du mal à ne pas raconter la scène de manière factuelle, comme un fait divers. Or il faut être plus délicat que cela. Je pense que, sur ce passage, j’aurais pu faire mieux. »

Martin planche en ce moment sur le septième volet de sa série, qui, comme les précédents, débutera sa carrière à l’étranger. Il n’a pas encore trouvé de titre, mais l’hommage au Périgord demeurera sa toile de fond. « En quelque sorte, chaque volet est une déclaration d’amour à cette région. » Et à ses charmes : après la truffe dans « Diamant noir », c’est le monde viticole qui est à l’honneur dans « Sombres vendanges ».

Il cite d’ailleurs son compatriote Robert Louis Stevenson, avant de nous embarquer dans son polar : « Le vin, c’est de la poésie dans une bouteille. »

« Sombres vendanges », de Martin Walker, aux éditions du Masque. Prix : 15 euros.

D.H.(source)