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Souffle de jeunesse au champagne Louis de Sacy

Auteur

Joëlle
W. Boisson

Date

24.09.2018

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Jonathan et Yaël Sacy, 13ème génération de vignerons champenois, ont rejoint le champagne Louis de Sacy. Dans cette maison traditionnelle, intimement liée au terroir de Verzy, ils apportent leur regard neuf.

Le nom « Louis de Sacy » vous dit quelque chose ? Peut-être l’avez-vous déjà vu parmi les vignes au sortir de Reims, alors que l’autoroute A4 longe les plus célèbres coteaux grands crus du terroir de Verzy ?
Ce nom, c’est celui d’une des maisons de champagne indissociable de l’histoire du village de Verzy. Les traces viticoles des Sacy remontent à 1633, avec l’acte d’achat d’une parcelle à Verzy par un ancêtre. Aujourd’hui, 13 générations plus tard, les Sacy exploitent encore 18 ha de vignes ancrées pour la plupart dans ce terroir historique de Verzy.
De viticulteurs, les Sacy sont devenus vignerons puis ont fondé leur propre maison de champagne, avec la création en 1986 de la marque Louis de Sacy, en référence à un prestigieux aïeul anobli. C’est également de cette époque que date l’imposant bâtiment de vinification à l’entrée du village de Verzy, à la lisière du parc naturel de la Montagne de Reims et de la mosaïque des vignes. La maison commercialise 200 000 cols, à parité en France et à l’export, notamment aux USA.

Rejoindre l’entreprise familiale

Après André puis Alain, un nouvel épisode de l’histoire familiale est en cours avec l’arrivée de la nouvelle génération. Frère et sœur, Jonathan et Yaël ont d’abord roulé leur bosse dans le commerce et le marketing en France et à l’étranger avant que leurs gènes viticoles ne les rappellent à Verzy en 2013.
C’est d’abord la case apprentissage au lycée viticole d’Avize, avant d’être mis dans le grand bain de la production, à tous les étages. « C’est notre maison, c’est notre nom, il faut que l’on sache tout faire de la vigne à la vente, explique Yaël Sacy. Même si on s’est peu à peu spécialisés, on sait switcher mon frère et moi, on se parle beaucoup, les prises de décision se font de manière très collégiale. »

La chance, pour ces jeunes trentenaires, c’est d’entrer dans une maison familiale où il leur est laissé une grande liberté d’expression. Peut-être parce qu’ils ont bien compris les fondamentaux du style et veulent apporter leurs nouvelles idées sans tout casser. « Verzy, c’est notre identité, c’est les pinots noirs, c’est un style de grands champagnes vineux, explique Jonathan . A nous de voir comment le marier avec le chardonnay, comment travailler les malos, les dosages et l’élevage pour l’affiner sans le changer de nature».

Les projets mis en route à la vigne sont également nombreux : arrêt des désherbants, travail du sol, et surtout, identification beaucoup plus fine des parcelles, poursuivie en vinification grâce à d’importants investissements en cuverie de petite taille. « Tout cela prend tellement d’années avant d’aboutir dans le verre! », s’exclame Jonathan dont la jeunesse se frotte au cycle lent du champagne. Voilà en tous les cas des essais dont il sera intéressant de suivre les bouteilles à venir.
Côté gamme et packaging, même démarche : garder les racines et apporter un regard plus jeune. Louis de Sacy (dont une imposante peinture figure dans le hall d’accueil) figure toujours en bonne place sur les étiquettes mais sous forme stylisée. « Nous l’avons « lifté », sourit Yaël. L’objectif de nos nouveaux habillages est d’accentuer le côté vigneron, et de donner beaucoup plus d’explications sur nos vignes et nos méthodes de travail. »

Terre de Vins aime :
Brut grand cru (37 €)

Ici s’expriment les raisins de Verzy des vignes familiales (80 % pinot noir et 20 % chardonnay). La couleur est intense. Le nez puissant déroule la mirabelle, l’amande grillé, l’abricot et la vanille. Boisé (11 %) bien fondu. La bouche est ample, rafraîchie de notes finales mentholées. Il appelle risottos et volailles en sauce.