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« Ma tante » vend ses vins précieux aux enchères

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

16.01.2017

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Le Crédit municipal de Paris, communément dénommé « ma tante », organise le 27 janvier prochain une vente aux enchères exceptionnelle de vins rares. Un incontournable pour tous les amateurs de grands vins.

L’activité de prêt sur gages du Crédit municipal de Paris n’aura jamais été autant d’actualité. Avec les temps économiques difficiles qui semblent s’être installés sur la France depuis quelques années, nombre de particuliers voient dans cette institution pluri-séculaire (sa création date de 1637) un moyen simple et rapide d’apporter un peu d’air dans des finances parfois bien à la peine. Bijoux, tableaux et bouteilles de vins précieux sont autant de biens que les particuliers apportent en garantie de prêts d’au moins un an. Bien évidemment, comme pour tout produit « pointu », des experts indépendants sont systématiquement appelés pour s’assurer de l’authenticité et du bon état de conservation des nectars déposés. Alors que près de 90% des clients s’avèrent être de bons payeurs à qui l’on restitue les objets gagés, certains ne parviennent pas (ou ne souhaitent pas) rembourser leur prêt. L’issue est alors toujours la même : la vente aux enchères. C’est dans ce cadre que se tiendra une vente de vins dans les locaux du crédit municipal de Paris dans le Marais. Une vente exceptionnelle à plus d’un titre. La dernière grande vente de ce type a eu lieu il y a plus de 2 ans. Quant aux bouteilles présentées dans les 185 lots, elles ont de quoi faire tourner toutes les têtes.

De belles surprises

A l’image des bouteilles apportées toutes les semaines aux guichets de l’établissement, la sélection proposée lors de cette vente fait la part belle aux grands Bordeaux. Les quelques champagnes et autres bourgognes qui figurent sur le catalogue semblent s’être égarés dans un océan de merlot, de cabernet-sauvignon et de cabernet-franc. Jugez plutôt : Lafite-Rothschild 1990 (estimé 270/300€), magnum de château Latour 1986 (est. 450/500€), château l’Evangile 1998 (est. 90/100€). Et pour les amateurs de vin italien, un magnum de Sassicaia Bolgheri 2009 (est. 80/100€). L’éventail des estimations est large, allant de 20€ (Gruaud-Larose 1975) à 1000€ (Petrus 2008). Avec le risque, jusqu’à deux jours avant la vente, qu’un propriétaire décide finalement de rembourser ses impayés pour récupérer sa dive bouteille. Mais cela est rare. Ce qui est sûr en revanche, c’est le montant des taxes dont chaque acheteur devra s’acquitter en plus du prix d’achat consenti : 14, 4% à comparer aux 25% voire 30% habituellement pratiqués dans les salles des ventes traditionnelles. Une aubaine pour pouvoir dénicher des pépites et s’offrir quelques coups de cœur. Celui de M. Maratier, expert associé à la vente, est le lot de 6 demi-bouteilles de château d’Yquem 1999 estimé entre 120€ et 150€. M. Maratier sera présent de 9h à 12h le vendredi 27 janvier pour conseiller le public sur les différents lots lors de leur exposition publique avant la vente prévue le jour même à 14h. Français et étrangers joueront des coudes dans la salle qui attend beaucoup de monde car les enchères ne sont pas encore possibles sur internet. Il sera toutefois possible de déposer des ordres écrits d’achat jusqu’à une semaine avant la vente contre chèque de caution et présentation de 2 pièces d’identité. Au final, le crédit municipal ne gagnera pas d’argent sur la vente, restant fidèle à sa vocation sociale. Une fois le capital des prêts et les frais de vente touchés, le reste des sommes perçues seront reversées aux propriétaires qui pourront donc, eux aussi, avoir de bonnes surprises.

Détail de la vente en suivant ce lien