Accueil Terroirs et Vignobles Les blancs de la vallée du Rhône, de Condrieu à Laudun

Les blancs de la vallée du Rhône, de Condrieu à Laudun

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

21.06.2017

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En monocépage ou en assemblage, en monocouleur ou distillés dans les rouges ou les rosés, les blancs sont particulièrement divers dans la vallée du Rhône. Ils ne représentent encore que 6 % de la production, mais ils sont en croissance régulière depuis quelques années. Découverte guidée par Michel Bettane.

« Pour beaucoup de consommateurs, la vallée du Rhône, c’est surtout le rouge, et de plus en plus, le rosé vers le sud, reconnaît d’emblée le dégustateur Michel Bettane. Le blanc est souvent méconnu. Les volumes sont faibles mais néanmoins en légère augmentation, pour élaborer des blancs mais également en faible pourcentage dans les rouges pour faire descendre le volume alcoolique et pour apporter un meilleur équilibre. Il peut aussi entrer dans la composition des rosés. »

Au total, la couleur ne représente que 6 % de la production rhodanienne (81 % en rouge, 13 % en rosé) sur les 3 M hl produits entre Vienne et Avignon, soit environ 20 M de bouteilles. La diversité des sols permet pourtant une grande diversité de blancs, plutôt en monocépage sous le climat semi-continental du Nord, majoritairement en viognier parfaitement adapté aux sols granitiques, en assemblage sous le climat méditerranéen du Sud aux sols plus divers liés à la sédimentation marine et à la poussée alpine.

On trouve ici à la fois des cépages locaux comme le viognier, sauvé dans les années 70 par Georges Vernay à Condrieu, et qui a essaimé depuis en Ardèche, en Languedoc mais également en Californie, en Australie…., des cépages languedociens comme la clairette, le bourboulenc, le piquepoul… , méditerranéens comme le rolle (appelé vermentino en Italie et en Corse), des cépages d’origine espagnole comme le grenache et le carignan et des cépages savoyards génétiquement liés à la syrah comme la marsanne et la roussanne (celle-ci s’étant développée notamment grâce à Beaucastel, avant de rayonner jusqu’au Languedoc).

« On trouve sans doute les plus beaux blancs du Rhône à Condrieu avec cette incroyable minéralité qui permet aux vins de vieillir, conclut Michel Bettane. Mais les prix y sont élevés tandis qu’à Laudun, qui a une tradition de production de blancs depuis longtemps, le rapport qualité-prix est beaucoup plus intéressant. »

Notre dégustation :

– Luberon blanc Grande Toque 2015 de Marrenon
L’appellation produit 19 % de blanc. Un vin à 70 % vermentino, 30 % de grenache blanc. Des notes de fleurs blanches et de fruits blancs (pêche), une discrète acidité, de la souplesse avec une fin de bouche légèrement saline et minérale.

– Costières de Nîmes Sainte-Cécile 2016 du château L’Ermitage
L’appellation produit 5 % de blanc. Un vin à 60 % roussanne, 20 % de viognier et 20 % de grenache blanc. Des arômes de fleurs d’acacia, de miel et d’ananas rôti, moelleux pour une belle expression de la roussanne.

– Côtes-du-Rhône Madame d’Ust 2016 du domaine du Bois de Saint-Jean
L’appellation produit 5 % de blanc. Un 100 % viognier atypique de l’Oc est souvent un assemblage de grenache, roussanne, marsanne, bourboulenc, clairette, viognier… un vin très floral aux arômes d’abricot et de violette, tendre et élégant.

– Lirac Les Hauts d’Acantalys 2016 des Vignerons de Tavel
L’appellation produit 10 % de blanc. Un vin à 58 % de grenache blanc, 28 % de clairette, le reste en bourboulenc. Floral sur des notes de fenouil et de réglisse, très aromatique et intense sur un bel amer en finale.

– Condrieu La Petite Côté 2016 de Yves Cuilleron
L’appellation à 100 % blanc. Un viognier aromatique, presque exubérant sur l’abricot bien mûr et des notes florales sensuelles. Rond et savoureux.