Accueil Un Australien a-t-il inventé le « vin médicinal » ?

Un Australien a-t-il inventé le « vin médicinal » ?

Auteur

La
rédaction

Date

22.01.2013

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Les vertus du vin rouge pour la santé font débat parmi les scientifiques qui craignent un encouragement à la consommation, mais un Australien affirme avoir mis au point une formule concentrant les effets bénéfiques dans un faible volume, sans altérer ni la qualité ni le goût du nectar.

« On est allé chercher cet anti-oxydant, qui existe en toute petite quantité dans le vin, et on le porte à un tel niveau qu’il a un effet » sur la santé, explique Greg Jardine, un biochimiste de Brisbane (est).

Cette boisson pourrait ainsi, même bue avec modération, être un anti-inflammatoire et aider à combattre des maladies telles que l’arthrite ou la fatigue chronique, propriétés anti-oxydantes du vin rouge attestées depuis 2010.

Mais charger un vin en anti-oxydants le rend imbuvable, car trop riche en tanin. En modifiant ces composants pour qu’ils soient liposolubles, et plus facilement absorbables par le corps, le scientifique assure l’avoir rendu parfaitement buvable.

Ce vin spécial est tiré dans les règles de l’art, mais lors de certaines étapes, des processus ont été accentués, explique-t-il. « On n’a rien fait d’étranger à la fabrication du vin », déclare le chimiste, ajoutant que cette boisson est « du pur vin rouge ».

Cette « technologie du polyphénol modifié » pourrait également être utilisée dans la fabrication d’autres boissons ou aliments, selon Greg Jardine.

Lindsay Brown, pharmacologue de l’université du Queensland du sud, a testé le procédé, qui semble en effet améliorer l’état de santé de rats paralysés par l’arthrite. « Ça empêche complètement l’inflammation, le gonflement et la raideur des pattes », déclare-t-il.

Mais comme nombre de membres de la communauté médicale, le pharmacologue souligne les dangers de voir dans le vin un médicament. « Le vin est une boisson consommée par une bonne partie de la population. Le problème est bien évidemment de ne pas faire croire aux gens qu’ils peuvent boire une bouteille par jour ».

De nombreuses études épidémiologiques ont démontré que boire – modérément – du vin rouge réduisait le risque de maladies cardiovasculaires, et avait également des bienfaits pour les articulations. En 2010, des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avaient décrypté le mécanisme moléculaire en vertu duquel les polyphénols du vin rouge conduisent les cellules des parois artérielles à produire du monoxyde d’azote (NO), un vasodilatateur.

Photo © Two Hands Wines