Accueil Vendanges 2019 en Pessac-Léognan : un « temps parfait » pour les vins blancs

Vendanges 2019 en Pessac-Léognan : un « temps parfait » pour les vins blancs

Ci-dessus : les vendanges des blancs 2019 au château Smith Haut Lafitte.

Auteur

Audrey
Marret

Date

04.09.2019

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Températures idéales, ensoleillement et aération au rendez-vous : dans le Bordelais, les vendanges 2019 des vins blancs de Pessac-Léognan ont débuté fin août dans des conditions climatiques exceptionnellement propices. Et avec des vignerons sereins. Enfin presque…

Les vendanges des blancs sont lancées dans l’appellation Pessac-Léognan. Le château Smith Haut Lafitte a été l’un des premiers à donner le coup d’envoi de ces vendanges 2019, au début de la dernière semaine d’août. Parmi les autres crus classés des Graves, les châteaux Pape Clément, la Mission Haut-Brion, les châteaux Bouscaut ou encore Olivier ont également lancé leurs équipes dans les jours qui suivaient. La plupart sur de jeunes parcelles de sauvignon, cépage plus précoce. Et avec une remarquable sérénité, au regard des conditions climatiques exceptionnelles dont profitent ces vendanges. Des nuits fraîches qui contribuent à préserver les arômes des cépages et des matinées autour de 12 à 15 degrés, idéales pour ne pas gâter les baies récoltées. Des après-midis ensoleillées avec un peu de vent qui permettent d’attendre la bonne maturité avec un minimum de risque sanitaire. Jusqu’à présent, les premiers jours de septembre ont offert un temps « parfait » résume-t-on au château Carbonnieux.

« Une vendange très saine »

« La saison s’est bien passée, commente Philibert Perrin, président du syndicat viticole de l’appellation Pessac-Léognan. La vigne a débourré assez tôt dans l’année, avec quelques légères gelées par endroit. Lors de la maturation, les vignobles ont eu de l’eau lorsqu’il le fallait en août malgré la sécheresse de l’été. Certes, le coup de chaud de la dernière semaine de juillet aurait pu être inquiétant s’il avait duré mais il a été rattrapé par un mois d’août tempéré. Au final, la vendange est très saine avec une campagne de traitement très faible. » Et l’appellation, touchée par le gel en 2017, la grêle et le mildiou en 2018, « retrouve des volumes de production normaux », poursuit Philibert Perrin.

Sans stress ni pression

Donc pas de stress ni de précipitation dans les vignes, où le ramassage se paie de luxe de s’étaler dans le temps. « Ce ne sont pas des vendanges qui nous mettent la pression, résume Dominique Forget, directeur du château Couhins, à Villenave d’Ornon. On y va doucement sur les parcelles les plus précoces. Avec ces conditions climatiques, nous avons tout le temps de laisser les baies venir à point ». « On suit le rythme de maturation du raisin, confirme Fabien Teitgen, directeur du château Smith Haut Lafitte, désormais converti en viticulture biologique. Parfois les vendanges n’ont pas encore commencé, comme dans la petite parcelle de sauvignon du château Mirebeau, à Martillac, (moins de 20 ares en biodynamie), qui attend « le top du moment ».

Le millésime 2019 : prudence et nuance

Et concernant la qualité du futur millésime 2019 ? Les premières impressions divergent. « Ce sera un grand vin », pressent Dominique Forget, le château Couhins ayant résisté au coup de chaud avec un terrain argileux exposé au nord. « Nous avons une belle maturité mais ce millésime ne sera pas très acide », nuance Fabien Teitgen, qui « a plus d’espoir pour les rouges ». Difficile cependant de donner un avis définitif sur la seule base des premiers jus.

Et sur le déroulement des vendanges également, les vignerons goûtent leur chance mais restent prudents… comme des vignerons. Rien n’est joué tant que toute la vendange n’est pas rentrée.

Ci-dessous : Fabien Teitgen, directeur du château Smith Haut Lafitte, avec les propriétaires Florence et Daniel Cathiard.