Accueil Vin et rugby : quel vin boire avec… un Canadien ?

Vin et rugby : quel vin boire avec… un Canadien ?

Jamie Cudmore, durant la Coupe Du Monde 2011. Photo AFP / FRANCK FIFE

Auteur

Anne
Serres

Date

01.10.2015

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Les Bleus affrontent les Canucks en Coupe du Monde ce jeudi 1er octobre. Au rugby comme en vin, le Canada offre des spécialités recherchées malgré un terrain au départ défavorable.

Par son climat, le Canada ne se prête ni aux sports d’extérieur, comme le rugby, ni à la culture de la vigne pour la production de vin. Pourtant les Canadiens ont trouvé des solutions. Dans celles de leurs régions où le climat est le plus tempéré, ils ont implanté la vigne, produisent des vins secs à partir de cépages comme le merlot, le cabernet sauvignon et le chardonnay. C’est le cas de la Colombie Britannique, à l’Ouest du pays, avec des régions comme la vallée de l’Okanagan, coupée des influences maritimes du Pacifique par une chaîne montagneuse et propice à la production de vins de grande qualité.

Le surnom des Canucks est un mot d’argot americano-canadien pour désigner les Canadiens, c’est aussi le nom des joueurs de l’équipe de hockey de Vancouver, capitale de la Colombie Britannique. Pourquoi la nation-reine du hockey n’a pas réellement trouvé ses marques au rugby ? Les deux sports demandent autant d’habileté et de résistance aux chocs… La différence réside sans doute dans la difficulté de pratiquer un sport d’extérieur dans le climat canadien.

Le Bûcheron et le Saint-Pourçain

La Colombie Britannique est la contrée de naissance de Jamie Cudmore, deuxième ligne emblématique et capitaine de l’équipe canadienne, surnommé « le Bûcheron » dans l’équipe de l’ASM Clermont où il évolue depuis… 2005. Avec ce fidèle de l’Auvergne, on ouvrira donc un vin des Côtes d’Auvergne ou de Saint-Pourçain, pourquoi pas un 2005, d’ailleurs, millésime exceptionnel !

Jamie Cudmore a réellement été bûcheron dans une première vie et son tempérament impulsif lui a valu quelques cartons jaunes et rouges dans la carrière. Sans lui souhaiter cet enchaînement pour le match de ce soir, on lui proposera d’abord un saint-pouçain blanc, à base de chardonnay et/ou du cépage local tressalier, puis un saint-pourçain rouge du cépage gamay et/ou pinot noir.

Vins de glace

Retour au Canada, dans les régions moins propices à la culture de la vigne mais qui ont fait de ce climat froid un avantage. Le Canada est en effet producteur de « vins de glace », à l’image de l’Allemagne et de l’Autriche qui produisent leur Eiswein. Le Canada a développé la culture d’un cépage hybride, le Vidal, très résistant au froid, que l’on vendange après que le thermomètre soit descendu en-dessous de -7°C. L’eau des raisins, gelée, est éliminée lors du pressurage et les jus sont particulièrement concentrés. Au terme des fermentations, le vin de glace est un véritable nectar, onctueux et aux arômes gourmands de confiture d’abricot.

Les trois-quarts des volumes de vins de glace produits au Canada viennent d’Ontario (la belle province du Québec en produit aussi et notamment au domaine de l’Orpailleur, domaine créée par la très gardoise famille d’Henry Durand du Mas des Tourelles en Costières de Nîmes et son associé Charles-Henri de Coussergues).

L’autre enfant remarquable de l’Ontario, côté rugby cette fois : Taylor Paris, ailier de l’équipe canadienne, évolue quant à lui au sein des effectifs de l’équipe du SU Agen. On lui choisira donc un vin de cette partie du Sud-Ouest, comme un vin de Buzet, à base de cabernet-sauvignon et merlot ou un Côtes de Brulhois, à base de ces cépages bordelais et de fer servadou.