Les Dionysiades fêtent les vins de la Vallée de l’Agly

Connaissez-vous la Vallée de l’Agly ? Entre pays cathare et pays catalan, le long de ce petit fleuve de la limite nord des Pyrénées-Orientales, se déroulent des paysages splendides, surmontés de forteresses en nid d’aigle et habités de vignes centenaires. Depuis quinze ans la Vallée de l’Agly fait parler d’elle côté vin, alors même que la fête itinérante de ses vignerons, les Dionysiades, célèbrent cette année leur 21ème édition.

Au sein de la vaste renaissance des vins du Languedoc-Roussillon, la vallée de l’Agly, de Caudiès de Fenouillèdes à Salses-le-Château, fait parler d’elle depuis quinze ans. Des investisseurs étrangers, mais aussi des enfants du pays, sont venus reprendre les vignobles à vins doux à l’abandon, conquis par l’alliance de prix des terres imbattables, de conditions climatiques idéales pour travailler la vigne avec un minimum de produits de synthèse et de paysages uniques au monde. Les efforts de ces nouvelles générations alliés aux talents de plus anciens ont fait de la Vallée de l’Agly un moteur vers la qualité. La Vallée de l’Agly compte les quatre seules communes habilitées par l’INAO à figurer sur les étiquettes à côté de la mention Côtes du Roussillon Villages : Tautavel, Caramany, Lesquerde et Latour-de-France.

En 1995, les acteurs locaux du Pays Touristique Agly-Verdouble ont mis en place une Route des Vins qui invite le visiteur à la rencontre des terroirs de la Vallée : capiteux vins doux de Rivesaltes et de Maury, Côtes du Roussillon secs aux caractères bien marqués et aux terroirs tranchés et reconnus. Et, depuis vingt ans, une journée d’animations autour des vins, de la découverte et du patrimoine de la vallée rassemble les amateurs dans un village différent du territoire Agly-Verdouble.

Cette année, Tautavel est l’heureuse élue et le programme attirera les passionnés d’Histoire et de Préhistoire autour de l’Homme de Tautavel, pré-néanderthalien ancien, dont les restes, vieux d’environ 450 000 ans ont été retrouvés dans une grotte située dans la colline de Tautavel.

Traditionnellement, la Dionysiade met en scène tous les talents (culinaires et culturels mais aussi sportifs) de la vallée de l’Agly, avec des dégustations, des animations autour des vins et dans les caves et deux points d’orgue dédiés au vin et à la gastronomie : le Concours des Dégustateurs (initiés ou amateurs) et le déjeuner d’accords mets-vins. Pierre-Louis Marin, de l’Auberge du Cellier à Montner, a longtemps marqué l’événement de son talent. Il avait passé le flambeau l’an dernier à Laurent Lemal, le chef de la Coopérative à Riberach, lorsque la vingtième édition des Dionysiades s’était déroulée à Belesta. Cette année, à Tautavel, c’est le tour de Steve Legran, chef de l’Os à la Bouche de concocter un repas taillé pour les accords avec les vins des vignerons participants.

« C’est une très belle opportunité, très rémunératrice et j’ai la structure et les équipes pour relever le défi, en quantité et en qualité », précise Steve Logran, qui dirige l’Os à la Bouche, « J’ai l’habitude des repas d’envergure (nous servons jusqu’à 2000 couverts lors de repas de fédérations associatives) et nous attendons 260 couverts pour les Dionysiades. Cela dit, en qualité, la barre est haute avec un prédécesseur comme Pierre-Louis Marin ! C’est un très beau défi pour mon chef de cuisine, Dominique Trefoux, ancien chef du Fanal à Banyuls. ».

Le menu donne bien l’eau à la bouche : « la commande était d’allier repas gastronomique et type champêtre en faisant travailler les artisans locaux », explique Steve Legran, « Nous avons ajouté notre touche de modernité avec des accents asiatiques en vogue actuellement. Pour ce qui est de travailler avec les artisans locaux, nous travaillons déjà avec des producteurs locaux, pour le chèvre (produit à Tautavel) et le safran (produit à Vingrau).

Pour les vins, nous les avons sélectionnés avec Stéphanie Catala-Euzet et sa collègue du syndicat touristique Agly-Verdouble en considérant les plats et leurs différentes saveurs pour conseiller des types de vins qui se marieraient bien. Nous avons parié sur les atypiques de la Vallée, les Vins Doux Naturels, riches d’accords gastronomiques inattendus, et puis sur l’original de la cave de Tautavel, un Muscat pétillant, le Tautabul, que nous avons inclus en fin de repas, pour la touche festive ! »

http://dionysiade.fr/