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Semaine des Primeurs : des habits neufs pour les châteaux

Auteur

La
rédaction

Date

11.04.2013

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Durant la Semaine des Primeurs, les acheteurs du monde entier découvrent le millésime 2012 dans des propriétés qui en profitent pour montrer leurs derniers travaux.

Acheteurs et prescripteurs du monde entier arpentent le vignoble, verre en main, pour jauger le millésime 2012. Comme lors de Vinexpo, les châteaux profitent de l’événement pour monter leurs derniers investissements. Exemples à Saint-Émilion.

1 – Castel mise sur le château Montlabert

La route du Grand Barrail connaît une circulation folle. C’est le lieu de Gironde où se trouve la plus grande concentration de clubs de dégustation. C’est là aussi que le négociant Castel, numéro 1 du vin en France (dont le siège est à Blanquefort) a acheté en 2008 le château Montlabert, désormais une de ses 15 propriétés en Bordelais (pour un total de 750 hectares de vignes).

Entrée en pierre de taille, allée soignée, parc tondu au millimètre : tout ce qui fait l’image d’un grand domaine est là. Dans le château, complètement refait, des salles de réception soignées, une salle de dégustation claire et six chambres pour recevoir des clients.

« Tout a été rénové en 2012 et refaire le chai est en projet. Pour la première fois, nous recevons à Montlabert car l’outil est au point et le vin aussi », explique Patrick Bongard, à la tête des exploitations appartenant à Castel. Négociant historique, y compris avec des vins d’entrée de gamme, le groupe vise une image plus « château » et Montlabert en est la tête de pont.

Six vins sont proposés à la dégustation avec l’objectif de pénétrer davantage le marché spécifique des primeurs. « Nous voyons beaucoup du monde : c’est un rendez-vous à ne pas rater », martèle-t-on. Un moment privilégié aussi pour montrer ses habits bien neufs.

2 – Château Capet-Guillier et les vins d’ailleurs

À quelques kilomètres, le château Capet-Guillier est un havre de paix rêvé pour des vacances. Franchissant l’immense portail, on se sentirait presque châtelain. C’est ici le navire amiral du groupe Advini en Gironde. Ce poids lourd de la viticulture française (600 personnes, 200 millions d’euros de chiffre d’affaires), avec un siège en Languedoc, a compris l’intérêt d’être cette semaine présent en Bordelais.

« Pour la deuxième année, nous présentons l’élite de nos productions. Nous pouvons le faire car nous possédons ce château restauré. Être ici est une clef d’entrée pour également parler des côtes-du-rhône ou de chablis à nos clients. Comme un tour de France de nos meilleurs produits », précise Sandrine Audegond, responsable des domaines. Sur la table de dégustation, des bouteilles de Châteauneuf-du-Pape, du Roussillon, de Cahors et même un beau rosé de Provence. Capet-Guillier est le seul vin bordelais. « Nous ne le faisons nulle part ailleurs en France. »

3 – Clos Canon naît dans une chapelle

C’est un cuvier et un chai à barriques superbes – conçus par le cabinet Mazières – que la famille Wertheimer (Chanel) a financé a deux pas du château Canon. Un outil de travail dédié au second vin (le Clos Canon) de ce cru classé de Saint-Émilion. « À nos 22 ha de vigne sont venus s’ajouter 12 ha du château Matras acheté récemment. À la demande de l’Inao, nous avons dû construire ce nouveau chai pour vinifier notre second vin », détaille Stéphane Bonnasse, le responsable technique. L’étiquette « Château Matras » n’existera plus.

« Nous proposons aux professionnels venant cette semaine déguster de découvrir ce nouveau chai », complète Géraldine Léger, en charge du marketing. Encore une fois, l’occasion est belle avec la fenêtre de tir des primeurs.

Dans une ancienne chapelle (la chapelle de Mazerat, notre photo ci-dessus), une cuverie en inox avec, raffinement ultime, des piliers de couleur bleue, celle des Wertheimer, portée aussi par les jockeys de leur écurie de course. Sous le clocher, le chai à barriques est surplombé d’une balustrade en bois, espace où l’on pourra même organiser des dîners avec vue plongeante sur les fûts. Même la chaire pour un éventuel « sermon » est là.

Exemple supplémentaire de tous les travaux menés ces dernières années dans les grands châteaux, la bâtisse du château Canon va aussi être restaurée. Huit chambres y sont notamment prévues.

César Compadre