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Champagne Boizel : un Grand Vintage 2008 de belle facture

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

13.10.2017

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Cette auguste maison d’Épernay qui célèbrera dans quelques années son bicentenaire, propose des cuvées de grande qualité à l’image de ce 2008 dont la commercialisation vient d’être lancée.

La sortie d’une nouvelle cuvée millésimée est toujours un événement pour une maison de Champagne. Selon la générosité de la nature ou ses caprices, les années qui se succèdent peuvent ou non donner lieu à la naissance de vins millésimés. Dans ce cas, seuls les raisins de l’année en question peuvent entrer dans leur composition. Bien malin celui qui pourrait par exemple affirmer aujourd’hui que les vendanges 2017 donneront naissance à des vins clairs suffisamment qualitatifs pour envisager une déclaration d’un millésime. Car si les chardonnays semblent avoir atteint un beau niveau de maturité, les pinots meuniers et les pinots noirs ont beaucoup plus soufferts des conditions extrêmes et maussades de l’été. Encore quelques semaines de patience pour savoir si la maison Boizel décidera de produire ou non un blanc de blancs millésimé. En revanche, l’année 2008 qui avait donné initialement des sueurs froides aux vignerons champenois a fini par permettre une très belle maturation des raisins. Un miracle de septembre, le soleil ayant décidé de laisser courir ses rayons quelques jours supplémentaire sur les coteaux. In fine, un très grand millésime de garde qui va conduire à l’isolement de jus qualitatifs uniquement issus des « cuvées » (les premières presses les plus qualitatives). Ces derniers ont ensuite passé 8 ans en cave sur lies afin de donner naissance à un vin harmonieux.

Un avenir pareil au 1988 ?

Ce Grand Vintage 2008 (46,20€) ne se livre pas immédiatement. Récemment dégorgé (en juin 2017), il est encore un peu prisonnier de son long séjour sous verre. Il ne faut donc pas le brusquer et attendre quelques minutes pour le laisser s’exprimer. Une patience ensuite récompensée par des notes gourmandes rappelant l’action des levures pendant son vieillissement. Agrumes confits, pâte d’amande sont le contrepoids d’une matière qui s’élargit au fur et à mesure en bouche tout en conservant une droiture évidente suggérée par une acidité parfaitement intégrée et de fins amers subtils. Une très jolie bouteille-mère rassurante qui ne choisit pas entre ses enfants. 50% chardonnay de la côte des blancs et 50% pinot noir de la montagne de Reims. Gageons qu’elle sera à l’occasion de beaux moments de dégustation pendant de longues années. L’avenir nous dira si sa longévité toisera celle du millésime 1988 aujourd’hui exceptionnel. Le « Joyau de France », haut-de-gamme de la maison, se présente actuellement sous ses plus beaux atours, distillant de très fines notes oxydatives jouant une partition admirable avec des notes de coing, d’ananas confit et de pain grillé. Une jeunesse insolente pour un presque trentenaire, d’une onctuosité crémeuse admirable.