Accueil Dégustation [Les Pépites de Terre de Vins] 4 nouvelles cuvées bio (2/2)

Auteur

Laure
Goy

Date

07.05.2018

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Petits nouveaux certifiés bio ou convertis de longue date, venus d’Alsace, de Sancerre, du Rhône, du Sud-Ouest ou de Provence, ils ont fait cette année leurs premiers pas à Millésime Bio (qui s’est tenu à Montpellier du 29 au 31 janvier). Voici 4 cuvées glanées dans les allées du salon et extraites du Terre de vins N°52.

Domaine de Marcoux (Lirac) – La Lorentine 2016 / 15 €

Les deux sœurs Catherine et Sophie Armenier sont connues depuis longtemps pour leur travail à Châteauneuf-du-Pape, tout en dentelle. Depuis quinze ans, c’est également sur cette parcelle de 8 hectares à Saint-Laurent-des-Arbres, en appellation Lirac, qu’elles officient avec talent. Pour la première fois dans les allées du salon montpelliérain, on a pu déguster cette cuvée à peine mise en bouteille, un assemblage de syrah-mourvèdre-grenache élevé pendant un an en béton, qui laisse sans voix. Juteux, profond et noir, il exprime toute sa fraîcheur avec une bouche longue, fine et ciselée. Plus nordiste qu’il n’en a l’air, il s’exprime tout en générosité : l’équilibre parfait.
Avec un navarin d’agneau.
84100 Orange – 04 90 83 00 00

Clos Saint-André (Fiefs vendéens) – Loire Méridionale 2015 / 13 €

Bercé par les brises marines, Jérémie Mourat a construit son vignoble en Vendée, « le plus sudiste des ligériens » comme il dit. Sur liste d’attente depuis plusieurs années pour entrer à Millésime Bio, il peut cette année faire découvrir son travail. À Mareuil-sur-Lay, au croisement de la plaine de Luçon, du Marais poitevin et du Bocage vendéen, plus d’une centaine d’hectares de vignes lui appartiennent, répartis en plusieurs domaines. Celles du Clos Saint-André, c’est son rêve d’enfant : il rachète les terres à l’abandon et restructure, passe en bio dès 2006. Pour travailler des chenins très droits, tout en tension, bien élevés dans des œufs béton, qui retranscrivent parfaitement l’origine de leurs cailloux.
Avec les premières asperges de la saison, sauce mousseline.
85320 Mareuil-sur-Lay – 02 51 97 20 10

Domaine Claude Riffault (Sancerre) – Les Chailloux 2016 / 25 €

Pour Stéphane Riffault, ce jeune Sancerrois qui, après avoir repris le vignoble de son père, Claude, a décidé de tout certifier en bio (label obtenu en 2016), le goût des sauvignons ne peut être que le reflet du parfait état des vignes qu’on accompagne saison après saison. « La culture de la vigne est primordiale pour obtenir des vins fins, précis », rappelle-t-il. Sur ses 13 hectares de vignes (10 pour les blancs, 3 en pinot noir pour les rouges), avec Bénédicte, son épouse, il griffe, enherbe, ébourgeonne si besoin, utilise les couverts végétaux pour dynamiser, aérer la vigne. Chaque cuvée, par son nom et le travail annuel qu’elle impose, rappelle le lieu-dit dont elle est originaire. Aux Chailloux, ce sont les silex qui prédominent, à la vigne comme dans le verre. Droit, tendu, d’une minéralité envoûtante et à la bouche longue, fumée, salivante, c’est un orfèvre.
Avec un petit chèvre frais.
18300 Sury-en-Vaux – 02 48 79 38 22

La Martinelle – Ventoux 2016 / 12 €

Corinna Faravel quitte son Allemagne natale pour « venir apprendre à faire des rouges » dans le Rhône. Elle atterrit dans le Ventoux, elle n’en repartira plus. « La Martinelle, c’est le nom du lieu-dit où nous avons la chance d’avoir de multiples sources d’eau », explique la discrète vigneronne. On tombe immédiatement sous le charme de ses vins, à la fois précis et joyeux. « Je suis très attachée à ce que les vins soient bus dans un moment de plaisir, et qu’ils puissent raconter l’histoire de leur origine. » Le Ventoux, assemblage de grenache, syrah, mourvèdre et counoise, est une explosion de fruits, mais pas seulement… On goûte les épices, la réglisse, la fraîcheur de la garrigue. Le tout soutenu par une arête dorsale tracée d’un seul trait, c’est net et précis. On aime aussi son beaumes-de-venise (16 €), élevé tout en foudres, une marche encore plus haute vers l’intensité aromatique et le potentiel de garde.
Avec une caillette drômoise.
84190 Lafare – 04 90 65 05 56