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Vendange de nouveautés au Champagne Denis Salomon

Auteur

Thierry
Perardelle

Date

18.10.2017

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Dans la Vallée de la Marne, Nicolas Salomon nous régale déjà avec ses bulles apéritives, fruitées, sur la gourmandise. Bientôt naîtront des cuvées de niche et de gastronomie.

Sur le terroir argileux de Vandières, ses meilleurs meuniers et chardonnays grandissent sur coteaux raides exposés plein sud. Deux cépages forts dans la gamme de Nicolas (champagne Denis Salomon) auxquels s’assemblent parfois de juteux et puissants pinots noirs de Boursault et Venteuil. Parlons vite de ce qui fâche : la compliquée vendange 2017, notamment sur des meuniers très fragilisés par la pluie… après le gel du printemps. Heureusement, Nicolas savourait sa nouvelle acquisition. Un Coquard bois traditionnel rénové de 4000 kg, idéal pour le travail du parcellaire sur les 3,6 ha gérés, qui offre « une qualité de jus irréprochable ». Ça tombe bien, dans les vignes où 80% ne voient pas une goutte de désherbant, les raisins triés se montraient matière première idéale (chardonnay au top) pour cette inauguration.

Vitalie l’indépendante

Chez Nicolas Salomon, vigneron indépendant, tout est pressé, vinifié, élevé et finalisé sur place. Aucun raisin ne part au négoce. « J’ai cassé la tirelire en 2015 pour acheter 14 cuves de 21,80 hl en double compartiment. Cela me permet de séparer toutes mes cuvées, de travailler par parcelle et par cépage. » Enthousiaste, minutieux, le jeune homme avance et innove. Ainsi naîtra la cuvée Vitalie, millésime 2013 travaillé sous bois. Un tiers de chaque cépage vinifié en fûts de 500 litres, le même assemblage en cuve inox. Ou la future L’Indépendante, prolongement de cette cuvée (même travail en fût et cuve mais avec une année d’attente supplémentaire, tirage liège). « Pourquoi l’Indépendante ? « Car notre fille Vitalie a un caractère plutôt fort et parce que nous sommes vignerons indépendants ».

En 2016, Nicolas a acheté de nouveaux fûts de 500 litres (de 3 vins) avec l’idée de proposer deux parcellaires élevés sous bois. 100 % meunier et 100 % pinot noir, sur deux lieux-dits privilégiés de Vandières, tirage liège… moins de 1000 bouteilles « qui seront disponibles en 2021, voire plus si la dégustation l’impose ». Terre de Vins avait dégusté les vins clairs de ces futures cuvées en avril 2016, avec le souvenir d’un meunier tendre et d’un pinot noir charpenté.

Nouveau et coloré Clos Barret

Nicolas Salomon valorise ainsi son travail et ses cuvées, qui intéressent cavistes et restaurateurs. 30 000 bouteilles étaient commercialisées en 2016, une gamme de 8 champagnes principalement sur la gourmandise, le fruit, la rondeur (Carte Noire, Rosé de meunier et Millésime 2011 sont des valeurs sûres). S’ajouteront des champagnes plus pointus, complexes et de gastronomie. N’éludons pas le dosage. Le vigneron ne court pas après le sucre, il vise l’équilibre : « J’aimerais bien avoir un dosage faible. Mais dans la réalité on goûte, on fait des essais, et quand tout fonctionne le dosage testé s’impose de lui-même. » Contenu valorisé donc mais aussi contenant, puisque la gamme, à partir de 2017, adoptera petit à petit le modèle « Champagne Premium », au goulot plus affiné.

Clôturons le chapitre des nouveautés avec le Clos Barret, du nom du lieu-dit cadastré sur la commune de Port-à-Binson. Il n’est pas connu mais le deviendra, car sur cet ancien jardin de 7 ares, 450 pieds complantés en 2015 portent les 7 cépages champenois autorisés. Tous ont hélas souffert et la première vendange 2017, triée sévèrement, ne garnira qu’une pièce champenoise, soit 205 litres. L’idée de Nicolas, sur cette surface qui n’a jamais vu de produits chimiques, est de travailler en bio. Une vigne multicolore et originale, un arc-en-ciel (gris, blanc, doré, noir…) qui se savourera le temps venu dans le verre. Patience, patience…

Ci-dessous : Terre de Vins aime la gourmandise des champagnes Denis Salomon. Prix de 18, 50 € à 27, 80 € au domaine.