Accueil Château Faugères se tient bien à table

Auteur

La
rédaction

Date

25.03.2013

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A l’occasion du Dîner Prestige organisé par « Terre de Vins » ce vendredi 22 mars au Château Faugères, Grand Cru Classé de Saint-Emilion, plusieurs millésimes de Faugères et son « grand frère » Péby Faugères étaient proposés à la dégustation. La gourmandise était de mise.

Comme le veut l’usage lors de chaque Dîner Prestige « Terre de Vins », les participants ont d’abord eu droit à une visite complète des installations techniques du domaine. A cet égard, le Château Faugères se pose là : Silvio Denz, qui en est le propriétaire depuis 2005, a été l’un des premiers de la rive droite à investir dans un chai ultra-moderne, à l’architecture audacieuse. Inaugurée en 2009, cette « cathédrale de béton » qui se hisse au-dessus des vignes a été dessinée par Mario Botta, en concertation avec le directeur technique en place depuis 1997, Alain Dourthe. C’est lui qui faisait office d’hôte d’un soir pour les lecteurs de « Terre de Vins » (lire notre article sur les projets du château).

Ces derniers ont pu, en préambule du dîner, déguster quelques « livrables » des vignobles Silvio Denz – l’entrepreneur suisse possède en effet plusieurs propriétés sur la rive droite de Bordeaux, ainsi qu’en Toscane. A savoir, le millésime 2011 des châteaux de Chambrun (Lalande-de-Pomerol), Faugères et Péby Faugères (Saint-Emilion Grand Cru Classé). Trois vins qui sont bien sûr dans leur prime jeunesse, pas encore mis en bouteille, et à attendre d’urgence ; mais intéressants à déguster en l’état pour permettre à nos lecteurs d’identifier leurs profils dissemblables : entre un Chambrun sur la fougue, l’explosion de fruits mûrs et des tanins encore prégnants, un Faugères présentant davantage de vivacité, avec des notes kirschées, et un Péby Faugères élégant, préfigurant un bel équilibre entre gras et trame acide.

Le temps de laisser quelques bulles – Ruinart – délier les langues et réchauffer l’atmosphère, il était déjà temps de passer à table pour savourer des Noix de saint-jacques grillées, Chicons braisés à l’orange et vinaigrette aigre douce. Elles était accompagnées d’un Château Faugères blanc 2011 : c’est en 2006 qu’est née l’idée de produire du vin blanc à Faugères, celui-ci est un assemblage à parts égales de sauvignon blanc, sauvignon gris et sémillon. Un zeste d’agrumes et un cocktail de fruits blancs s’accordant naturellement avec l’entrée.

Sur le plat de résistance, un Filet de bœuf de Bazas rôti au jambon Serrano, Pomme Darphin aux cèpes et jus à la Bordelaise, étaient servis deux millésimes consécutifs de Faugères : 2005 et 2006. Si le 2005, bien qu’en légère phase de fermeture d’après Alain Dourthe, en impose avec sa matière pleine et onctueuse (« ses tanins tapissent la bouche, ce vin a l’élégance classique d’un grand saint-émilion, et comme beaucoup de millésimes solaires, il est séduisant dans sa jeunesse », dira Michel Sarrazin, proviseur de l’Ecole Hôtelière de Talence, présent parmi les convives), le 2006, prêt à boire, sans doute plus vif et plus digeste en l’état, se comporte très bien sur la chair tendre du bœuf de Bazas.

Vient enfin le clou de la soirée : Péby Faugères, 2006 et 2000. Pas facile à marier avec des fromages affinés (certains préfèreront revenir au Faugères blanc du début), ces deux vins se suffisent à eux-mêmes. Le 2006, que l’on peut comparer au Faugères précédemment servi, séduit par sa complexité : c’est un vin riche et intense, qui déploie progressivement l’arsenal de ses fruits noirs et mûrs, et laisse deviner un beau potentiel de garde. Sans doute, pour plusieurs personnes présentes, le coup de cœur de la soirée. Le millésime 2000, élancé, beaucoup plus évolué, déclinant déjà quelques notes d’humus, semble avoir atteint son âge de raison. Les appétits se laissent finalement vaincre par un désarmant gratin de fruits exotiques au sabayon de Sauternes, avant que les portes massives des chais du Château Faugères ne se referment. Rendez-vous au prochain Dîner Prestige « Terre de Vins » !

Suivez ce lien pour voir toutes les photos de notre Dîner Prestige © Bruno Tariol

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