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1855.com : encore une audience devant le tribunal de commerce

Auteur

La
rédaction

Date

21.10.2014

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La société anonyme Heracles, détentrice du site de vente de vin en ligne 1855.com mais aussi d’Ares, qui elle, gère le site chateauonline.fr, a de nouveau rendez-vous devant le tribunal de commerce de Paris. La troisième fois depuis son placement en redressement judiciaire depuis octobre 2013.

Il s’agit cette fois de délibérer sur le plan de redressement que les dirigeants de la société, Emeric Sauty de Chalon et Fabien Yon, ont présenté en juillet dernier. Son rejet pourrait entraîner la mise en liquidation du groupe.

À Bordeaux, Me Hélène Poulou suit tout cela de très près. Avocate de plusieurs centaines de clients lésés, elle lutte bec et ongles depuis trois ans pour qu’ils puissent soit recevoir les vins de Bordeaux qu’ils avaient achetés en primeur, soit être remboursés.

Il y a quelques mois 1855.com a cessé de proposer ces vins. Ce qui ne saute pas aux yeux lorsqu’on va sur le site, où au grand dam de ceux qui les produisent, les bouteilles sont toujours présentées. Apparence trompeuse, puisqu’on ne peut plus acheter ces grands crus bordelais à partir de ce site qui ressemble de plus en plus à une coquille vide.

Ce qui surprend Me Poulou, c’est la proposition faite par les dirigeants d’Heracles aux clients créanciers, dont la créance est inférieure à 5000 euros, de leur livrer d’autres vins que ceux initialement commandés pour solder la créance. « De quels vins s’agit-il ? Il semble bien qu’on veuille proposer des voitures de moyenne gamme à des gens qui ont payé pour une Ferrari », ironise avec amertume l’avocate.

D’autant qu’on parle aujourd’hui d’un passif de 40 millions d’euros. Ce qui ne cesse d’étonner les clients spoliés mais aussi les producteurs des grands crus bordelais (particulièrement ceux qui sont inscrits au classement de 1855) qui jugent que les agissements d’Heracles-1855.com ont terni leur image, c’est que cela dure depuis si longtemps. De plus en plus publiquement, on s’interroge sur les appuis dont bénéficient les dirigeants du groupe ou à tout le moins, des indulgences dont ils ont pu jusque-là bénéficier.

Jean-Pierre Tamisier