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Château de Sancerre, juste « avant le meilleur » et avant le bio

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

07.09.2016

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Désormais italien, dans l’escarcelle du groupe Campari depuis le printemps, il demeure avant tout sancerrois, en sauvignon majeur, conservant sur ses étiquettes la devise de Louis, comte de Sancerre au 14ème siècle : « Passe avant le meilleur ».

Au printemps dernier, le groupe Marnier-Lapostolle, propriétaire du Château de Sancerre depuis 1919 (Louis-Alexandre Marnier-Lapostolle était sancerrois) a dû abandonner ses vins à Campari dans la corbeille de mariée de Grand-Marnier. Mais le Château a gardé une distribution propre avec ses agents dédiés et un bureau à Paris. Pour l’instant, aucun changement à l’horizon. Les équipes actuelles restent en place sous la houlette du directeur de production Gérard Cherrier, en place depuis 40 ans.

Un château et quatre terroirs

Le Château de Sancerre, l’une des rares propriétés à pouvoir porter le nom d’une appellation – telles Margaux ou Pommard, compte 55 ha de vignoble à l’ouest de l’aire d’AOP, d’abord sur la même colline mais après l’orage de grêle dévastateur de 1982, Jacques Cherrier a eu beau jeu de convaincre les propriétaires qu’il était prudent de ne pas concentrer les vignes sur le même îlot. D’où le rachat de 10 ha dispersés pour limiter les conséquences des aléas climatiques. On reste néanmoins à 90% sauvignon et 10% pinot noir. Le Château est ainsi le seul domaine à bénéficier de quatre terroirs (silex, craie, argiles et sables). « Ça reste symbolique puisqu’ils ne sont pas vinifiés séparément, reconnaît le directeur de production. Mais la partie sablonneuse sur le versant Sud-Est par exemple apporte davantage de fraîcheur ». Une contrainte néanmoins : un élevage d’au moins dix mois,

Près du bio

La cave a été refaite en 1999, entièrement thermorégulée mais le plus gros progrès depuis 15 ans, selon Gérard Cherrier, est d’avoir divisé par deux le taux de soufre dans les vins. Depuis 2005, les équipes travaillent à comprendre le bio et surtout ses contraintes (« les avantages, on les connaît »), c’est à dire à « améliorer le végétal sans déstructurer les sols en multipliant les traitements… et on prend notre temps pour rester honnête ». Les herbicides ont déjà été abandonnés tout comme les acaricides et les insecticides (remplacés par la confusion sexuelle). Pour le mildiou, la bouillie bordelaise ne marche pas toujours mais le bio, je pense qu’on y est, même sans certification. »

« Terre de Vins » aime…

– Château de Sancerre blanc 2015 (15 €): Des arômes de fruits blancs (pêche, poire) et de fleurs (violette), des notes d’agrumes sur une belle acidité.

– Château de Sancerre rouge 2013 (16, 50 €): Vendangé à la main et trié, élevé pour moitié en fûts de chêne (10% neuf) Fruité sur les griottes et les fruits à noyau avec quelques épices.

– Cuvée du Connétable 2012 (30 €) : Uniquement en blanc. Fermentée et élevée en fûts de chêne de 400 l. et un an en cuves. Depuis 2002 mais pas tous les ans. Des arômes de noisettes et amandes, de brioche beurrée sur une pointe fumée et un zeste de citron avec une finale saline.