Accueil Cité des civilisations du vin : « raconter le vin dans son universalité »

Cité des civilisations du vin : « raconter le vin dans son universalité »

Auteur

La
rédaction

Date

22.04.2013

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La Cité des civilisations du vin, qui doit ouvrir ses portes en 2016 à Bordeaux, boucle son budget. Le point avec son directeur, Philippe Massol.

Où en est le projet de Cité des civilisations du vin (CCV), qui doit ouvrir dans le nord de Bordeaux début 2016 ?
Nous avançons bien. Les architectes sont connus (agence X-TU), le constructeur aussi (Vinci), et l’emplacement dans le nord de Bordeaux est en voie de viabilisation. La première pierre sera posée le 19 juin, pendant le salon Vinexpo, rendez-vous mondial de la filière vin et spiritueux. Nous y tiendrons aussi une conférence de presse. En interne, notre équipe de sept personnes planche depuis trois ans sur ce projet ambitieux, son financement et son contenu. Un travail passionnant pour une cité inédite.

Où en êtes-vous du bouclage du budget, annoncé à 63 millions ?
Bruxelles, l’État, les collectivités locales et la CCI se sont engagés. Je tiens à souligner l’effort financier du monde du vin, qui s’approprie de plus en plus cette future cité via le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) et des dizaines de mécènes. Avec un ticket d’entrée à 100 000 euros, ils sont producteurs, négociants, tonneliers, banquiers, verriers… Je rappelle que la France a un dispositif fiscal avantageux, avec 60 % de l’engagement pouvant être déduit de l’impôt sur les sociétés. J’espère que cela durera malgré les contraintes budgétaires renforcées…

Vous faites un gros pari sur le mécénat d’entreprise…
Oui, nous consacrons beaucoup d’efforts à expliquer et à convaincre. Une cinquantaine de mécènes apporteront 15 millions d’euros sur un budget global de 63 millions hors taxes. Déjà les deux tiers environ de cette somme sont acquis. D’après les spécialistes du monde du mécénat d’entreprise, c’est une proportion tout à fait considérable. Nous tenions vendredi une réunion sur ce sujet nous avons aussi créé une structure aux États-unis pour récolter des fonds. Elle est dirigée par le banquier Robert Wilmers, propriétaire du Château Haut-Bailly (AOC Pessac-Léognan), et par l’avocat George Sape, fou de vin et ex-représentant à New York de la Commanderie du Bontemps.

Comment sera organisé le parcours au sein de la CCV ?
Le bâtiment, en forme de grande carafe en bord de Garonne, aura 11 000 mètres carrés. À l’intérieur, de multiples modules, avec beaucoup de multimédia et d’interactivité, pour raconter le vin dans son universalité (histoire, terroir, hommes…) Le lieu s’attachera au vin dans son ensemble, et pas seulement à celui de Bordeaux. Avec bien sûr des dégustations. Le visiteur picorera au sein de ce vaste ensemble avec un ticket d’entrée en moyenne à 15 euros.

Avec cette CCV, l’œnotourisme prendra-t-il une nouvelle dimension dans le vignoble bordelais ?
Oui, je pense que cette cité manquait au dispositif général. Nous attendons plus de 400 000 visiteurs par an, de France et de l’étranger. Les châteaux ouvrent de plus en plus leurs portes, on va le voir avec les beaux jours qui arrivent. Le vin attire. Le tourisme est une grosse activité économique créatrice d’emplois. D’ailleurs, nous présentons aujourd’hui (lundi) à Bordeaux une étude réalisée par Protourisme sur les retombées économiques et sociales de la création de la CCV et des activités qui viendront autour. Nous inciterons nos clients à visiter les vignobles.

Propos recueillis par César Compadre