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Cognac : de l’or sous le bar

(Photos Quentin Petit)

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

12.03.2019

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Un restaurateur du Val de Tardoire en Charente, Matthieu Brudo, vient de découvrir un trésor en triant les « guenilles » d’un aïeul récemment disparu. Les lots de cognac datent de 1848 et de 1870.

En matière d’histoire, il y en a pour tous les goûts. Soit 1848 pour célébrer la Seconde République, les espérances de Lamartine et le hold-up politique de Louis Napoléon Bonaparte, soit 1870 pour s’attrister ou se féliciter de la chute de ce dernier – devenu Napoléon III – un beau soir du 4 septembre à Sedan.

La longévité du cognac mène à tout, encore faut-il avoir la chance de dénicher de très vieilles eaux-de-vie. C’est arrivé près de chez nous, à un certain Matthieu Brudo ; il n’en revient toujours pas. « On savait que mon grand-père collectionnait de très belles choses notamment de vieux cognacs mais c’est toujours formidable de voir des bouteilles recouvertes d’une épaisse couche de moisissures », explique l’heureux restaurateur du très bel établissement du Moulin de la Tardoire. Passé la découverte, c’est le maître de chai Christian Guérin – officiant chez Martell après des années chez ABK6 – qui a pu décrire les trésors aromatiques que renferme cette trouvaille.

Le professionnel au nez intarissable parle de notes de miel, de prune confite, de café et de cacao amer… La seconde chance de Matthieu Brudo est de parvenir à retracer l’origine et l’histoire de ces cognacs. « En fait, mon grand-père avait des traces écrites de ses acquisitions, alors en fouillant dans les dossiers, en lisant les échanges de courriers avec le BNIC, on a pu notamment retrouver que des lots venaient du domaine de Garancille, exactement du chai Bricq, d’autres lots restent davantage énigmatiques », confie-t-t-il.

Enfin, le restaurateur a confié au journal Charente-Libre qu’il réservait ses eaux-de-vie à ses fidèles clients, de manière gracieuse puisqu’il n’a pas le droit de les vendre. « Je ne sais pas trop comment ça marche en fait… », dit-il. Décidément, Brudo est vernis. Car, découvrir de tels lots, ce n’est pas gagner au lot, c’est bien davantage encore.

Le Moulin de la Tardoire, 16220 Montbron, www.moulindelatardoire.fr