Accueil Faugères : le terroir de schiste et les pluies d’été ont fait la différence en 2014

Faugères : le terroir de schiste et les pluies d’été ont fait la différence en 2014

Auteur

La
rédaction

Date

22.04.2015

Partager

Après la dégustation verticale des 30 ans, l’opération Terroirs et Millésime en Languedoc s’est ouverte pour la presse sur les dégustations des AOC Languedoc, dont Faugères ce lundi 20 avril.

Faugères revendique son statut de Grand Terroir de Schiste et ces sols drainants ont eu un impact décisif sur le millésime 2014, parti en fanfare avec un printemps chaud et ensoleillé, puis un été frais et humide et un deuxième été, indien, à partir de septembre, où le processus de maturation a pu reprendre sur des réserves hydriques reconstituées par les pluies estivales et même les phénomènes cévenols (500 mm en cinq semaines en septembre-octobre). « Ces pluies ont fait le millésime », commente Nathalie Caumette, présidente du syndicat du cru de Faugères et vigneronne au domaine de l’Ancienne Mercerie, car « à l’issue d’un hiver point trop humide, d’un printemps chaud et sec, on partait avec un déficit hydrique qui a donc été compensé en été et à l’automne ».

A l’arrivée, ses Petites Mains (9, 50 € pour le 2013, le 2014 n’est pas encore en bouteille mais a été dégusté en brut de cuve) offrent un fruit délicatement acidulé, très frais et croquant. On note aussi sa cuvée Au Bonheur des Dames (8 €), en appellation Languedoc, un assemblage de grenaches issus de terroirs en AOP Languedoc et d’autres en Faugères, qui ont apporté des notes florales et une fraîcheur tout à fait remarquables.

Comme partout ailleurs en Languedoc, 2014 est un nouveau millésime marqué par la fraîcheur, à l’instar de 2013, avec un profil aromatique différent cependant, davantage de maturité et de concentration. En particulier à Faugères, où la concentration n’est pas un problème : « les sols de schiste ont fait la différence », témoigne Brigitte Chevalier au domaine de Cébène (voir photo ci-dessous), « même au plus fort des épisodes cévenols, alors que des vignerons d’autres régions ne pouvaient plus rentrer dans leurs vignes, nos sols de schiste ont drainé les eaux de pluie ». Sa cuvée Felgaria (31 euros), « une recherche de puriste sur le Mourvèdre, dont les schistes canalisent le côté fougueux » est à la fois juteuse et tendue, avec des tannins mûrs, un fruit noir marqué par le cuir, signature du Mourvèdre, et des épices douces (réglisse, cannelle).

brigittechevaliercebene

Horizontale 2005

Le syndicat avait organisé une horizontale du millésime 2005 et force est de constater l’apport de la garde aux vins de Faugères, sur un millésime solaire, aujourd’hui prêt à boire. Les vins gagnent en complexité avec des notes d’évolution qui vous emmènent en forêt ou au marché des épices, les trames tanniques se fondent et les vins conservent leur longueur.

Ancienne Mercerie, Couture, entre pruneau et cuir, le boisé très intégré, une trame tannique fine, beaucoup d’élégance.
Mas Gabinèle, cuvée Rarissime avec une trame tannique encore marquée au soutien d’arômes complexes et évolués de sous-bois et de cannelle.
Château des Peyregrandes, beaucoup d’allure, un fruit délicat avec de fines notes d’humus, une bouche fluide et digeste.
Domaine Ollier Taillefer, un coup de cœur pour des arômes évolués qui restent précis, entre sous-bois et tabac blond, beaucoup d’éclat et de fraîcheur.
Domaine des Prés Lasses, cuvée Castel Viel, une belle matière souple et un marché oriental d’épices douces (cumin, cannelle) pour beaucoup de complexité et de plaisir.
Mas d’Alezon, la cuvée Montfalette déroule ses arômes délicats de petits fruits noirs et de boîte à cigare sur une très belle longueur.
Domaine de la Liquière, la cuvée Cistus est dense avec un fruit noir que l’évolution oriente vers de savoureuses notes giboyeuses et de sous-bois.

Texte et photos : Anne Serres