Accueil Gel à Cognac : coup de froid sur les pays bas

Gel à Cognac : coup de froid sur les pays bas

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

06.05.2019

Partager

La nuit de samedi à dimanche puis la suivante – encore plus froide dans certaines zones – ont vu le thermomètre jouer avec les températures négatives. Au petit matin, il a fallu gratter les pare-brise mais, à première vue sur l’ensemble de l’AOC, il y a plus de peur que de mal dans le vignoble sauf sur certains endroits très localisés et sur les terres habituellement gélives qui autrefois n’étaient pas plantées de vignes. Les vignerons, toujours très attentifs durant le printemps, étaient prévenus.

Les vignerons étaient prévenus. Non seulement les Saints de glace ne sont pas encore passés mais les météorologues prédisaient une copieuse vague de froid pour le week-end du 11 mai. Au quatre coins du vignoble, on a vu des bougies stop-gel illuminer les parcelles ou les éoliennes de protection marcher à plein. Au final, l’attaque des tissus qui deviennent marrons au bout de quelques heures fut très localisée. « Chez nous c’est une bonne nouvelle, respire Patrice Piveteau de la maison Frapin, quelques bouts de rangs sont impactés, ça représente bien moins que 1%, au final c’est la prime à la bonne exposition et aux vignobles de coteaux ».

Dans les bas de Nercillac, de Mainxe, du côté de Chevanceaux, sur la commune de Moings en Petite Champagne ou encore dans les fonds du cru Borderies, les dégâts sont beaucoup plus importants. « Nous sommes impactés à 60%, ce n’est pas une nuit de gel mais deux », déclare un viticulteur. A l’ouest de l’appellation, du côté de Lorignac et de Saint-Dizant-du-Gua, la deuxième nuit fut encore plus rude que la première. « A un degré près je pense, nous sommes passés tout près de la catastrophe, au bout du compte, le gel a emporté quelques parcelles exposées au Nord, tout ce qui est très précoce et dans les bas, ça ne pardonne pas », souligne Christian Thomas du Château de Beaulon.

Sur Segonzac, en plein cœur de la Grande Champagne, certains vignerons évoquent 25% de perte tandis que d’autres poussent un ouf de soulagement. « Plus de peur de mal, rien de méchant, ce genre d’épisode nous montre aussi les terroirs à vignes », résume Jean Pasquet du domaine du même nom. Sur l’ensemble de l’appellation, les premiers chiffres qui circulent à l’heure du dégel sont de 3 à 5% de pertes avec dans certains endroits comme Challignac une double peine puisque la grêle a déjà sévi.