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L’origine des « Climats » bourguignons dévoilée

Auteur

Laurent
Gotti

Date

07.03.2019

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Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Bourgogne permet de mieux comprendre l’origine de la notion de Climat qui a façonné le vignoble. Les recherches ont abouti à quelques surprises.

Jean-Pierre Garcia, chercheur de l’Université de Bourgogne a été la cheville ouvrière du dossier scientifique d’inscription des Climats du vignoble bourguignon au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2015. Avec ses collègues Thomas Labbé et Guillaume Grillon, il a mené par la suite des recherches sur l’origine de cette notion.

Ils concluent que le terme de « Climat », désignant un espace agricole assez vaste est en usage dans la langue juridique dès la fin du moyen-âge. Surprise, c’est en région parisienne qu’il apparait et s’étend ensuite vers le sud. Il va finalement se fixer dans son acception viticole entre le milieu du XVIe et le milieu du XVIIIe siècle en s’ancrant en Bourgogne. On le voit mentionné dans des archives à Chablis en 1537. Il atteint ensuite Dijon, Beaune puis la Côte Chalonnaise vers les années 1650. C’est plus spécifiquement en Côte-d’Or, grâce à des officiers royaux, des parlementaires, qu’il désigne plus précisément des lieux délimités qui produisent des vins à la qualité connue (fin du XVIIe).

La première apparition d’un vin de Climat revendiqué et vendu comme tel est datée de la vente d’un tonneau de clos de Bèze (du nom d’une abbaye), alors nommé « climat de Chambertin », sur le marché de Dijon en 1676.

Les négociants prendront le relais par la suite faisant définitivement entrer les Climats dans la sphère commerciale. De nombreux écrits puis décrets d’appellations ont depuis entériné les dénominations, la diversité, la hiérarchie et la typicité de ces fameux terroirs. Restée très vivace en Côte de Beaune et Côte de Nuits, cette culture du Climat a refait petit à petit son apparition dans le nord de la Bourgogne après la crise du phylloxera. Elle est aujourd’hui profondément ancrée dans l’ADN des vins de Bourgogne dans leur ensemble, même si elle a plus difficilement pénétré la partie la plus au sud de la région.