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Louis Barthélémy : le nouveau « made in bulles »

Auteur

La
rédaction

Date

22.05.2014

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Un nouveau champagne est né, concrétisant le rêve d’un jeune professionnel du vin, Jean-Barthélémy Chancel. Lancé avec succès à l’export, il parie sur… la bière pour ouvrir les portes des cavistes français.

Depuis Corneille, on sait qu’ « aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années ». En matière de vin, quand s’y ajoute le pedigree d’une grande famille à la fois viticole et entrepreneuriale, la maxime est encore plus vraie. Car à 37 ans, Jean-Barthélémy Chancel est en train de créer une nouvelle maison de champagne, rien de moins.

Ce fils de Jean-Louis Chancel – célèbre homme d’affaires reconverti dans le vin – n’est pourtant pas né avec une cuiller d’argent dans la bouche. Avec 7 frères et sœurs, il a vite appris l’émulation et la valeur du travail. Diplôme bancaire en poche, Jean-Barthélémy a rejoint la propriété familiale Château Val Joannis en Lubéron, et en a pris les rênes à 22 ans. Puis c’est le lancement de la société de négoce Chancel Père & Fils, des activités dans le beaujolais, la création du Domaine Saint-Andrieu à Bordeaux avec Cordier, et des vignobles en Provence. Ce trentenaire, boulimique de travail, a toutefois toujours eu un rêve : le champagne.

En 2001 se présente l’opportunité de reprendre la petite maison Baudry Lebrun & Cie à Aÿ, et démarrer une activité de négoce. Jean-Barthélémy Chancel n’hésite pas et saisit sa chance. « Comme je n’avais pas les moyens d’acheter une maison établie, j’ai démarré à zéro », explique-t-il. Il crée sa marque – Louis en hommage à son père, Barthélémy pour son prénom – et se lance dans les achats de vin et les assemblages. Bien conseillé par les relations viticoles de sa famille, il construit une gamme de champagnes très professionnelle, avec comme trait commun le faible dosage et une part importante de vins de réserve pour la rondeur. Chaque cuvée est nommée selon une pierre précieuse pour une marque qui se veut « la joaillerie du champagne ».

Le brut Améthyste (25 €) marie joliment le fruit et la fraîcheur dans une approche apéritive. La cuvée Topaze (28 €) marquée par les pinots (80 %) est un vin sapide combinant des arômes de petits fruits rouges et des notes plus évolutives de fleurs séchées, dans un équilibre rond malgré l’absence de dosage. Au contraire du précédent, la cuvée Quartz (28 €) est dominée par le chardonnay (55 %), avec ses notes très droites de craie, de fleur et de fines herbes très rafraîchissantes.

La bière au service du champagne

Mais là où Jean-Barthélémy Chancel se démarque le plus, c’est dans son approche commerciale. Certes, quelques bonnes fées se sont penchées sur le berceau au départ. « Tout de suite, les importateurs de Val Joannis m’ont fait confiance ce qui m’a permis de m’implanter rapidement à l’export (90 % des ventes) ». Mais en France, le marché des cavistes qu’il vise est saturé, impossible d’entrer sans de grandes nouveautés.

Jean-Barthélémy Chancel développe alors en parallèle un autre projet qui lui tenait à cœur : les bières artisanales. En 2011, il crée la Brasserie artisanale du Lubéron, et dans quelques mois devrait ouvrir « La Parisienne », la première brasserie intra-muros, située dans le XIIIe près de la butte aux cailles. « Nous offrons une très bonne logistique et réactivité, argumente le jeune chef d’entreprise. Nous pouvons livrer 36 bouteilles panachées de bière et de champagne en direct chez n’importe quel caviste parisien ». Somme toute une complémentarité de bulles, afin de faire mousser le marché !

Joëlle W. Boisson