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[Millésime Bio] Double anniversaire pour les Valentines

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

29.01.2019

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Les Valentines fêtent sur Millésime Bio les 20 ans de leur premier millésime sorti en 1998 et leurs 10 ans de certification bio. Mais Gilles et Pascale Pons défendent un vignoble travaillé en bio depuis la création des Valentines à La Londe-les-Maures près de Hyères (Var).

Il venait de Nice là-bas dans le Midi, elle était de Bourgogne là-haut dans le brouillard et ils ont travaillé une douzaine d’années à Paris, l’un dans l’image de synthèse et l’autre dans la cosmétique, avant de décider de « changer de vie comme ça, parce qu’une copine viticultrice dans le Sud-Ouest m’avait fait découvrir ses vins, raconte Gilles Pons. Je suis alors reparti étudier viti-œno au lycée agricole de Hyères » avec comme professeur un certain Eric Dufour, le dynamique directeur de la Cave des vignerons londais et animateur de l’Association des vignerons de La Londe. Les Pons cherchent d’abord un vignoble en Bourgogne. Mais trop cher, trop fermé, trop morcelé. « Un Niçois ne s’aventure pas en général au delà de Saint-Tropez, ironise Gilles. Heureusement en passant un weekend chez des amis à Cabasson près de Hyères, nous avons eu le coup de foudre ».

L’un des profs de Gilles lui propose de racheter progressivement un domaine dont il vient d’hériter, 10 hectares sur la route de Collobrières. Il s’appelle le domaine des Jasson mais il y a déjà un château de Jasson non loin de là qui élabore des côtes-de-Provence. Qu’à cela ne tienne, les enfants des Pons se prénommant Valentin et Clémentine, ils créent les Valentines. « A l’export, les acheteurs ont très vite adoré le nom et aujourd’hui, Les Valentines est devenu le nom du lieu-dit, raconte Gilles fièrement. Eric Dufour en a été le premier directeur et les Pons se sont appuyés également sur les conseils de précieux voisins, le regretté Alain Combard de Saint-André de Figuière (devenu Figuière) et Geneviève Gualtiéri du domaine Pas du Cerf. Ils vont aussi œuvrer ensemble pour obtenir la dénomination de terroir Côtes-de-Provence La Londe décrochée en 2008.

Maîtriser la production de A à Z

Gilles dans les vignes, Pascale à l’administratif, ils se retrouvent pour les assemblages avec Daniel Abrial comme œnologue conseil qui connait par cœur toutes les cuves et les parcelles. « Nous avons découvert ce métier de façon insouciante et nonchalante les premières années et quand nous avons commencé à grandir, on a du construire des bâtiments, une cave avec une ligne d’embouteillage pour maitriser la production de A à Z, passé du temps à défendre l’appellation, développer l’export – 40% dans 37 pays actuellement – et plus récemment, installer le goutte à goutte, tout clôturer contre les sangliers…et la vie est devenue moins douce, même si il faut reconnaitre que nous sommes dans une région bénie des dieux ». De 10 hectares, les Valentines sont passées progressivement à 40 (45 avec les oliviers du « parking ») dont aujourd’hui 35 en production. « Il a fallu beaucoup travaillé les sols au prix de quelques socs de charrue, arraché des vieilles vignes en mauvais état, replanté plus de grenache et récemment du cinsault et du carignan… ». Le domaine est passé d’emblée en bio, certifié depuis 2008, mais pour la biodynamie, « ça me touche en dégustation mais je ne comprends pas tout et je pense que c’est plus difficile à gérer pour les rosés » estime Gilles Pons.

Cure de jouvence pour la gamme

L’extension s’est aussi faite en « négoce de propriétaire », en vinifiant les raisins achetés, au moins 30% des vins du domaine entrant toujours dans les bouteilles. « Ce qui est formidable, c’est la dimension internationale d’un produit artisanal qui intéresse le monde entier ». Les Pons ont produit dès le départ rosés et rouges, des blancs un peu plus tard après avoir racheté une parcelle voisine en 1999. Pour l’anniversaire du domaine en 2018, ils ont repackagé toute leur gamme avec un modèle déposé à long col et gravé (sauf le rouge Les Valentines resté en bouteille bordelaise). Ils estiment avoir aujourd’hui une taille de domaine optimale – « de toute façon le foncier est devenu hors de prix », produisant 80% de rosés, 13% de rouges et le reste en blancs. « Le blanc est en demande croissante, notamment aux Etats-Unis, notre premier marché et le rouge se vend très bien sous nos noms de cuvée – Punition, Bagnard, Gourmande…) mais en tant que vin de Provence, cela reste difficile de vendre autre chose que du rosé ».

Stand B2-193