Nouvelle saison sur un air d’opéra pour les « Vendanges du Savoir »

Pour bien entamer ce mois et tout aussi bien poursuivre l’année, la 4e saison de ces rencontres de vulgarisation des savoirs scientifiques sur la vigne et le vin a été lancée le mardi 1er octobre à la Cité du Vin (Bordeaux). Et en musique, maestro !

« Chacun a son goût » de Johann Strauss, « Couplets du vin doux » d’Edmond Audran, « Je suis pocharde » de Louis Byrec, « La légende du verre » de Jacques Offenbach, « Hébé » poème de Louise Ackermann mis en musique par Ernest Chausson, « Ce vin généreux » d’Emmanuel Chabrier, « La griserie » de Jacques Offenbach… Le public était venu en nombre à l’auditorium la Cité du Vin, au premier jour d’octobre, pour une soirée à guichets fermés animée par la mezzo-soprano Françoise Mondet, la pianiste Rose Reglat et l’altiste Yves Tastet. Entre ces joyeux interludes musicaux, le comité de pilotage des « Vendanges du Savoir », ces rendez-vous pluridisciplinaires lors desquels des scientifiques de tous horizons viennent à la rencontre du grand public, a dévoilé le programme de l’année à venir.

Mais outre le spectacle et l’annonce de la programmation, la soirée était aussi l’occasion de reconduire pour trois ans la convention de partenariat entre L’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin, instigateur de ce concept, et ses partenaires, les Universités de Bordeaux et Bordeaux Montaigne, et la Fondation pour la Culture et les civilisations du Vin. Rien d’étonnant à cette prorogation, à l’évocation des beaux chiffres qu’affichent « Les Vendanges du Savoir ». Depuis trois ans, plus d’une trentaine de conférences gratuites ont eu lieu, suivies par plus de 16 000 auditeurs, que ce soit en présentiel (4 600 participants déjà accueillis à la Cité du Vin), ou via les podcasts diffusés sur laciteduvin.com, écoutés par 12 179 auditeurs.

La recette de ce succès, quelle est-elle ? D’abord un lieu bien choisi pour « désacraliser la recherche, en la faisant sortir du bocal et connaître dans un lieu grand public », en l’occurrence la Cité du Vin, formidable caisse de résonance au cœur de Bordeaux. « Beaucoup de gens viennent ici, alors qu’ils ne viendraient pas à des conférences à l’université », constate Philippe Hernandez, le responsable de la programmation culturelle à la Cité du Vin. Ensuite, ce lien direct établi avec les scientifiques, car « pouvoir ainsi leur poser des questions directes, c’est encore très rare. » Enfin, une transversalité des thèmes et disciplines dans l’ADN des « Vendanges du Savoir ». Grâce à cette formule adaptée à tous les goûts et tous les profils, « il y a souvent 50% d’habitués et 50% de nouveaux spectateurs, avec un mélange des âges » se réjouit Alain Blanchard, directeur de l’ISVV.

Quatuor de formats

Sous la grande famille des « Vendanges du Savoir », quatre formats sont proposés (conférences, rencontres, dégustations savantes, balades savantes). Une constante les liant néanmoins, tels les membres d’une seule fratrie : la présence lors de chacune de ces séances d’un scientifique d’un horizon différent, science pure (œnologie, viticulture, biologie et chimie…) ou univers connexes (histoire, géographie, littérature et arts, économie et sociologie…) venu partager son savoir en lien avec la thématique de la vigne et du vin.

Lors des conférences, chaque premier mardi du mois, des chercheurs livrent au grand public l’état de leur savoir (entrée gratuite). Au menu pour l’année, « le vin dans l’œuvre de Michel Houellebecq » le mardi 5 novembre, « 1919-2019, un siècle d’AOC » le 3 décembre, « ça grouille sous la vigne ! » le 18 février, « Fakewines, enquête dans une bouteille » le 3 mars, « Dionysos, dieu du vin, et plus encore » le 7 avril, « une pinte de vin ou une poignée de main : quelle différence ? » le 5 mai. Une fois dans l’année, au fil d’une « Rencontre », une table ronde vient croiser les regards sur une question brûlante, dans la perspective chère à Gilles de Revel « de replacer la science au dans le débat public ». Le mardi 21 janvier, la rencontre « Aux armes, vignerons! » s’articulera autour de la projection du film « La guerre du vin » de Sébastien Le Corre, suivie d’une table ronde (entrée gratuite). Pour comprendre la dégustation à travers le prisme scientifique de l’analyse sensorielle, les « dégustations savantes » seront de retour trois fois dans l’année, le 26 novembre pour « Oxygène : ami ou ennemi du vin ? », le 24 mars pour « Le vin de Porto, l’éternité en bouteille ! » et le 19 mai pour « ça sent le bouchon ! ». Depuis l’an dernier, un nouveau format a complété ce trio. Le temps d’un samedi de juin « les Balades Savantes », emmènent le public hors les murs de la Cité, dans le vignoble, pour découvrir, au grand air, ce que la science apporte au vin.