Accueil Pape Clément : un drone traque le mildiou pour des vignes plus « écolo »

Pape Clément : un drone traque le mildiou pour des vignes plus « écolo »

Auteur

AFP

Date

11.09.2017

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Le Château Pape Clément, grand cru classé de Graves dans le Bordelais, vient de se doter d’un drone inédit en France, permettant de traquer au plus près le mildiou, redoutable parasite des vignes, pour limiter les traitements phytosanitaires.

L’un des plus prestigieux et des plus anciens vignobles bordelais, qui fit ses premières vendanges en 1252, est à la pointe de l’innovation: il expérimente depuis six mois le nec plus ultra de la technologie viticole développée par la société Chouette.

Cette jeune pousse française fondée en juin 2015 a mis au point un logiciel et un engin volant doté d’une caméra « travaillant aussi bien que l’œil du vigneron, et permettant une analyse quasi chirurgicale de l’état des parcelles », sur les 70 hectares du vignoble de Bernard Magrez, explique à l’AFP Charles Nespoulous.

« C’est de la technologie de haute précision, avec une résolution de 1 à 2 mm par pixel », précise cet ingénieur converti à l’entreprise.

« Ce drone peut ainsi détecter très précocement le mildiou, et donc limiter l’utilisation de phytosanitaires dans les vignes, pour une viticulture plus respectueuse de l’environnement », ajoute le Dr Arnaud Delaherche, microbiologiste spécialisé dans l’oenologie et chef du pôle scientifique du groupe Magrez.

Durant son vol, l’engin intelligent multiplie les clichés à l’aide d’une caméra multi-spectrale qui retransmet les informations recueillies sur une plateforme web sous la forme d’une cartographie de la contamination.

Il est ainsi capable de reconnaître les formes, les couleurs et les symptômes caractéristiques des maladies de la vigne.

Au terme des six premiers mois d’expérimentation au Château Pape Clément, les résultats sont « très encourageants », au point d’inciter le groupe Magrez à poursuivre l’expérience « à plus grande échelle », sur d’autres parcelles de grand crus, et même à l’étendre à la détection d’autres champignons parasites de la vigne, comme l’oïdium.

La valeur ajoutée apportée par ce drone? « Une plus grande autonomie de vol (une heure) et surtout la qualité des capteurs qui permet de localiser le plus précisément possible les zones à cibler », souligne le Dr Delaherche.

Un logiciel de modulation des produits phytosanitaires n’a plus qu’à adapter les doses de pesticides au degré d’infection, pour minimiser leur impact environnemental.

Cet engin innovant, également en cours d’expérimentation sur de petites parcelles confidentielles de Champagne, coûte entre 1.000 et 3.000 euros, selon le contrat d’abonnement indexé à l’hectare et par mois d’utilisation, précise Charles Nespoulous.