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Paris vaut bien une coupe !

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

02.07.2019

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L’ouverture de la saison estivale annonce, espérons-le, de belles et longues soirées. L’occasion cette année de partir à la redécouverte de Paris, tel un pèlerinage dans des lieux mythiques qui ont fait son histoire, une coupe de champagne à portée de lèvres évidemment !

Les grandes formules font l’Histoire. Ou du moins celles que l’on prête à des personnages célèbres. Henri IV a-t-il véritablement prononcé son « Paris vaut bien une messe » ? On ne le saura jamais. Mais nul doute que cet épicurien, aux lèvres humectées de jurançon à sa naissance, aurait pu faire sien le titre de cet article. Car le prestigieux champagne est bien un vin de rois. Impensable donc de ne pas l’associer à une échappée historique pour vivre doublement l’effervescence de la capitale. C’est d’ailleurs de ce grand roi de France dont on pourra aller effleurer le souvenir en se rendant place des Vosges. Cette première place royale de Paris voulue par le souverain, fut inaugurée deux ans après sa mort, en 1612, pour les fiançailles de son fils Louis XIII et d’Anne d’Autriche. Cette dernière séjourna dans le Pavillon de la Reine, l’un des superbes hôtels particuliers de la place. Et à présence royale, champagne royal. Cet été, Rare champagne investit l’hôtel de luxe qui a pris possession des lieux et propose de découvrir son dernier opus Rare rosé 2008, modèle d’équilibre, d’élégance et de complexité. Pour l’occasion, un décor exceptionnel va être créé par Camille Ortoli. Cette artiste plasticienne a imaginé un univers floral féérique dans la terrasse jardin de l’établissement, le tout réalisé uniquement à partir du papier ornant la coiffe de la bouteille. Un moment de grâce qui permettra également de penser aux grands écrivains qui ont habité sur la place, de Victor Hugo à Colette, d’Alphonse Daudet à Georges Simenon. Un prélude littéraire conduisant naturellement vers le mythique café Les Deux Magots. Épicentre de la vie culturelle parisienne depuis son installation en 1873, le lieu a accueilli les plus grands. Ici, une coupe de Delamotte « Blanc de blancs » (18€) éveillera votre imaginaire, faisant, qui sait, dialoguer Rimbaud avec Sartre, Gide et Verlaine, André Breton et Simone de Beauvoir…

Paris, entre grande tradition et modernité insolente

Vaste projet que celui de capter l’âme de Paris. Mais en tendant bien l’oreille, vous percevrez certainement le murmure d’esprits brillants ayant imprimé à jamais leur marque. De Saint-Germain-des-prés, une courte marche vous emmènera alors à l’Hôtel, adresse incontournable de la rive gauche. L’architecture unique du lieu (la rotonde à elle seule vaut une halte) n’a d’égal que l’exubérance raffinée de son hôte célèbre qui y mourut, Oscar Wilde. Point de champagne de grande maison pour communier avec ce génie provocateur, mais logiquement des cuvées plus confidentielles signées Le Brun de Neuville pour le rosé (21€ la coupe) ou Jean Jossellin pour le Blanc de Noirs (17€ la coupe). Inspiré par les pensées de l’écrivain irlandais qui déclarait « les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais », osez traverser la Seine pour vous rendre, au-delà des Tuileries, à l’hôtel Ritz sur la place Vendôme. Intimidant, le lieu l’est évidemment. Ses dorures, ses salons, son mobilier précieux, ses tableaux… Pourtant, impossible de manquer cet été le Ritz Bar Grand Jardin. Votre folie ? Pourquoi pas une coupe de Roederer rosé 2012 à 42€ ? A mettre en perspective avec l’aura du lieu où les fantômes d’Hemingway et de Coco Chanel ne demandent qu’à vous transporter dans les heures glorieuses du palace qu’ils ont incarnées. Mais Paris n’est pas qu’un musée fait de souvenirs. Paris écrit chaque jour son histoire. Celle, entre autres, de la modernité de la Défense qui n’en finit plus de se réinventer. Durant tout l’été, un immense espace investit la place du Dôme, à un saut de puce du CNIT. Ce « Jardin Défendu » de 1500 m2 devient le cœur battant de ce quartier de verre et d’acier, à l’énergie grisante appelant un champagne à l’image dynamique. Piper-Heidsieck accompagnera donc les longs afterworks avec notamment ses cuvées Essentiel et Rosé Sauvage. Et si ce périple vous a encore laissé sur votre faim, il ne vous restera qu’à aller prendre en apéritif une coupe de Billecart-Salmon Brut réserve (18€) au délicieux restaurant de viandes maturées Alexandre Polmard au cœur de Beaupassage. Un lieu très récent et magique, mêlant art et gastronomie et qui rappelle que la ville Lumière vibre chaque jour au rythme de ses constantes mutations.