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Pichon Lalande : les nouveaux habits de la « Comtesse »

Auteur

La
rédaction

Date

10.10.2013

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A l’occasion des vendanges 2013 qui doivent s’achever demain, le château Pichon Longueville Comtesse de Lalande (2ème Grand Cru Classé de Pauillac) a étrenné un nouveau cuvier et revu tout le process des vendanges.

Juste à temps ! Après plus d’un an de travaux, le château Pichon Longueville Comtesse de Lalande, cru classé de Pauillac, a pu étrenner son nouveau cuvier avec un début des vendanges le 30 septembre. S’achevant demain, elles auront été historiquement « compactes » (12 jours) tant la météo a précipité les coupeurs dans les rangs. « Les volumes sont faibles (25 hl/ha), nous espérons faire 60 % de premier vin », précise Nicolas Glumineau, directeur depuis novembre de ce domaine de 89 ha (78 ha en production) appartenant depuis 2006 à la famille Rouzaud (Champagne Louis Roederer).

Celui qui fut cinq ans responsable technique à Montrose (AOC Saint-Estèphe) dispose désormais d’un cuvier et d’un chai à barriques (1 800 m2) tout neufs. Dix millions d’euros investis pour gagner en qualité de produit final, en espace pour travailler et en commodité pour les équipes. Un ensemble sobre et fonctionnel imaginé par l’architecte bordelais Philippe Ducos, qui a aussi conçu le cuvier de Fieuzal, à Léognan. À Pichon, on trouve 58 cuves en inox (de petite capacité) et 12 en bois de chêne. Les cuves inox sont tronconiques, et non cylindriques, pour gagner en finesse lors des extractions (phase technique opérée avec les vins rouges).

Gravité et qualité

Au-delà du cuvier, avec ses baies vitrées donnant sur les vignes et la Gironde, c’est tout le process des vendanges qui a été revu à Pichon. Le ramassage du raisin se fait désormais en cagettes (7 000 au total !) et la réception (tables de tri et érafloir) est à l’étage (les cagettes y sont montées avec un chariot élévateur). La récolte est ensuite versée par le haut des cuves. Tout un travail par simple gravité, le nouveau sésame qualitatif des grands châteaux, qui rend inutile l’emploi de pompes. Plus tard, le vin sera versé dans les barriques, également par gravité. Voilà pourquoi elles sont sous le cuvier…

Vu de loin, tout cela ressemblerait à des « détails » techniques, mais c’est là que se gagne, à coup de millions d’euros, la course à l’excellence. Rappelons que la bouteille de Pichon vaut en France entre 60 et 100 € suivant les millésimes (la production est exportée à 80 %). Dernière nouveauté, une chambre froide pouvant contenir jusqu’à un jour de récolte dans les cagettes. Ce « tampon de sécurité » permet de gérer les flux (et la lourde logistique) entre la vigne et le chai. On peut y stocker le raisin la nuit et ne s’en occuper que le lendemain. « Avant on s’arrachait les cheveux, talkie-walkie à l’oreille, pour savoir où en était chacun » concède Xavier Pallu, maître de chai.

César Compadre (source Sud-Ouest : lire l’intégralité de l’article ici)