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Pouilly-Fumé : Alexandre Bain continue son bras de fer avec l’INAO

Auteur

AFP

Date

24.05.2017

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Alexandre Bain, un vigneron de Tracy-sur-Loire (Nièvre), dont le Pouilly-Fumé naturel s’exporte sur les grandes tables de Copenhague, Stockholm ou Tokyo, a contesté vendredi devant le tribunal administratif de Dijon le retrait de son Appellation d’origine contrôlée (AOC), également jugé « disproportionné » par le rapporteur public.

La mesure a été décidée en septembre 2015 par l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité), qui estime que le viticulteur, Alexandre Bain, a refusé de se soumettre à un contrôle obligatoire pour bénéficier d’une appellation d’origine.

Le producteur, dont les vins réputés sont faits sans aucun produit chimique et en utilisant la traction animale, affirme avoir été contraint de reporter à plusieurs reprises un rendez-vous initialement fixé au mois de mars 2015, dont une fois en raison des vendanges.

« Ce n’est pas de la qualité du vin dont il est question », insiste Me François Pinet, l’avocat de l’Inao. Mais « on ne peut pas ne pas se soumettre au contrôle et revendiquer l’appellation, c’est la base du système ».

Le vigneron était « dans cette période où c’est le rush, il est débordé, et quand il reçoit un courrier, il répond », argumente l’avocat de M. Bain, Me Eric Morain, qui refuse d’entendre parler de « soustraction à un contrôle ».

Comme le rapporteur public, dont l’avis est généralement suivi par le tribunal, il demande l’annulation du retrait d’habilitation, qui a eu pour conséquence de voir les vins du viticulteur de 2014 à 2017 rétrogradés en « vins de France ».

« Il ne ressort pas du dossier que le manquement est considéré comme grave », estime le rapporteur public, qui relève que l’Inao dispose d’une palette de sanctions allant de l’avertissement au retrait de l’habilitation, la plus sévère.

« Commercialement, ça n’a pas changé grand chose », précise Alexandre Bain. « J’ai la chance d’être dans un réseau où les gens continuent à faire confiance. »

Le viticulteur, qui estime que ses méthodes se heurtent à l’incompréhension des autres vignerons de l’appellation, y voit plutôt une question de principe, liée à la production sur un terroir.

Car les consommateurs « ne considèrent plus un produit d’appellation comme un produit de qualité », regrette-t-il.