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Premières vendanges d’Anne Neuville dans les vignobles Lurton

À 46 ans, Anne Neuville devient la directrice œnologie des vignobles André Lurton. (photos : Vignobles André Lurton)

Auteur

Audrey
Marret

Date

27.09.2019

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Grande connaisseuse de l’appellation Pessac-Léognan, Anne Neuville a pris la tête de la direction œnologique des vignobles André Lurton cet été, après avoir été maître de chai pendant douze ans au château Fieuzal, dans le Bordelais. Quelles sont ses premières impressions pour le millésime 2019 ?

Dans quelles conditions est né ce millésimes 2019 ? Avez-vous rencontré des difficultés ?

« Nous avons eu un peu peur cet été : mais la pluie arrivée fin juillet a levé nos inquiétudes. Car la vigne souffrait sur certaines zones. La pluie est arrivée au bon moment. Nous avons quand même des conditions parfaites cette année : un millésime comme celui-ci, avec des raisins dans un état sanitaire aussi parfait, est rare. »

Quelles conséquences aura la pluie, arrivée fin septembre ?
« Nous sommes bien sûr contents qu’il ait plu ! Mais s’il continue à pleuvoir il va falloir surveiller l’état sanitaire des raisins. Ce n’est un secret pour personne. Jusque-là tout va bien. Nous sommes sur le terrain et nous surveillons de près les raisins. Pour l’instant nous n’avons pas d’inquiétude à avoir. »

Où en êtes-vous des vendanges dans les domaines du groupe André Lurton en Pessac-Léognan (châteaux Couhins-Lurton, de Cruzeau, La Louvière, de Rochemorin) ?

« Nous allons finir le ramassage du merlot la dernière semaine de septembre sur la majorité des propriétés. Nous avons de belles maturités cette année. Certaines parcelles de cabernet sauvignon seront bonnes à prendre la première semaine d’octobre. »

N’est-ce pas un peu plus tôt ?
« Cela dépend des millésimes. L’année dernière, nous avons ramassé le cabernet sauvignon relativement tôt. C’est vrai que nous pensions qu’il y aurait un petit break entre le merlot et le cabernet. Mais vu l’avancement, nous avons des cabernets mûrs pour la première semaine d’octobre. »

Qu’en est-il du taux potentiel d’alcool ?
« C’est vrai que l’on entend tout concernant les degrés d’alcool ! Oui, les merlots ont une certaine richesse en sucre, mais nous ne sommes pas sur de forts degrés alcooliques. Cela reste sensiblement identique au millésime 2018. La moyenne devrait tourner autour de 14 degrés. »

Notez-vous une baisse des volumes de production ?
« Il est un peu trop tôt pour le dire. Sur certaines zones nous avons de petits raisins, avec de petites baies. Il faudra voir les volumes une fois que nous aurons commencé à écouler. »

Qu’est-ce que cela augure pour la qualité du millésime 2019 ?
« Nous allons vers des vins avec une très belle couleur et une belle structure tannique. Nous n’avons pas du tout de caractères végétaux. Comme il a fait chaud, les pépins et les peaux sont mûrs. Au chai, je ne suis pas tellement inquiète pour l’extraction. Nous allons vers des choses très soyeuses, et sans tanins verts comme il y en avait dans certains millésimes. Cela présage un très bon millésime 2019. »