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Rouge Provence : la Cuvée solidaire 2015 est arrivée

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

19.04.2017

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Dans les vignes ou sur un ponton au bord de l’eau, ils répondent présents chaque année, la trentaine de vignerons du sud de la France qui participent à la cuvée Rouge Provence. L’occasion de se réunir autour de jolies bouteilles, les leurs, avant de déguster la cuvée collective de rouge, uniquement en magnums, élaborée à partir de leurs raisins.

Cette jolie histoire de solidarité commence mal quand en 2012, Raymond de Villeneuve (Château de Roquefort) perd 80% de sa récolte en 7 mn par un orage de grêle le 1er juillet. Il lance un SOS d’abord auprès de ses voisins de Bandol pour récupérer des raisins, de quoi faire au moins un rouge et rosé pour payer les frais fixes. Les Douanes donnent leur accord pour cet assemblage hors norme qui va aboutir à la cuvée Grêle. Cet élan de solidarité va également permettre d’aider la Chapelle Saint Bacchi en 2013 pour sa cuvée Glouglou. Cette mobilisation vigneronne lancée par Peter Fischer (Revelette) et Jean-Christophe Comor (Les Terres Promises) va déboucher sur l’association Rouge Provence présidée par Véronique Peyraud (Domaine Tempier) et désormais coordonnée par Stéphane Bourret (La Bastide Blanche). Elle va aboutir à partir du millésime 2014 à une cuvée de rouge vinifiée au château de Beaupré en Coteaux d’Aix par Phanette Double et uniquement en magnums, environ 1500 vendus à 35€. L’agence Clair de Lune offre les étiquettes dessinées, l’architecte du Mucem Rudy Ricciotti et le Crédit Mutuel apportent également leur aide.

Que des magnums

La vente de ces bouteilles alimente un fonds de solidarité au cas où la météo (surtout la grêle) jouerait encore quelque mauvais tour à un vigneron. « Une façon aussi de montrer qu’entre producteurs, on peut s’en sortir sans aides de l’Etat, précise la présidente. Et on a choisi de faire du rouge parce que les bouteilles se valorisent mieux, qu’elles peuvent vieillir et que le vin est moins saisonnier -on n’a pas besoin de les vendre vite ». Chaque année, les participants, des producteurs de Coteaux d’Aix à Bellet en passant par Bandol, Côtes de Provence et Coteaux Varois, donnent une centaine de kg de raisins qui permettent d’élaborer cette cuvée spéciale vendue dans tous les domaines de l’association, chez quelques cavistes de la région ou des restaurateurs comme L’Oasis à La Napoule (06) qui vend le vin au verre en racontant l’histoire. Les fonds récoltés (environ 60 000€ à ce jour) pourront aider d’autres vignerons en cas de besoin. «Maintenant, il faudrait sélectionner des raisins dans le groupe de volontaires pour augmenter encore la qualité de ce Vin de France atypique », estime Peter Fisher Mais reste d’abord à trouver un accord avec les Fraudes qui ne voit pas d’un très bon œil ce qu’il considère comme un trafic illégal de raisins. En attendant, le 2015, assemblage de grenache, mourvèdre, cinsault, syrah, cabernet sauvignon, counoise, alicanthe et carignan élevé 8 mois en demi-muids vient d’être commercialisé avec ses étiquettes originales affichant la trombine des participants. À goûter en toute convivialité pour assortir la consommation à la démarche.