Accueil [20 ans UNESCO] « À Saint-Émilion, l’environnement a toujours occupé une place majeure »

[20 ans UNESCO] « À Saint-Émilion, l’environnement a toujours occupé une place majeure »

Auteur

Mathieu
Doumenge

Date

29.06.2019

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À l’occasion de la célébration des 20 ans de l’inscription de la Juridiction de Saint-Émilion au Patrimoine mondial de l’Unesco, 3 questions à Jean-François Galhaud, Président du Conseil des Vins.

Président du Conseil des Vins de Saint-Émilion depuis 2015, quel cap avez-vous donné sur le plan environnemental ?
J’avais annoncé dans ma feuille de route que l’un des points centraux de mon mandat serait l’environnement. Mais à Saint-Émilion, l’environnement a toujours occupé une place majeure. Nous avons été le premier syndicat à créer une CUMA pour le traitement des effluents viticoles, en 2007 nous avons intégré le GDON du Libournais (Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles), c’est ici que Philippe Bardet a créé l’association Tulipe de défense de la biodiversité, avant d’enclencher le SME (Système de Management Environnemental) avec le CIVB. C’est encore Saint-Émilion qui a accueilli le premier Biotope Festival en 2016.

Vous êtes aussi le premier syndicat viticole à imposer à tous vos adhérents d’aller vers une certification environnementale.
En mai 2018, nous avons voté la nouvelle rédaction du cahier des charges, prévoyant l’obligation d’une certification environnementale de tous les viticulteurs au plus tard au 1er janvier 2023. Nous avons envoyé un questionnaire à nos 973 adhérents, et obtenu un taux de réponse de près de 70%. Il en ressort que la moitié des adhérents ayant répondu sont déjà dans une démarche environnementale, et l’immense majorité de l’autre moitié est prête à franchir le pas.

Quelles sont les prochaines étapes ?
Nous avons organisé 64 réunions sur les différentes certifications, auxquelles ont assisté 428 viticulteurs depuis l’an dernier ! Actuellement l’INAO ralentit le processus car ces certifications sont délivrées par des organismes extérieurs au Conseil des Vins, or c’est ce qui nous semble, au contraire, une garantie de transparence. De toute façon la loi EGALIM prévoit que d’ici 2030 nous devrons tous franchir le pas. Saint-Émilion n’a pas l’intention d’attendre aussi longtemps, nous ferons en sorte de respecter le calendrier que nous avons prévu. C’est aussi ça, le respect de notre classement au Patrimoine mondial de l’Unesco.