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Un « chai furtif » à Smith Haut Lafitte

Auteur

La
rédaction

Date

13.06.2013

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Pour la production de ses seconds vins, le château Smith Haut Lafitte, grand cru classé de Graves, se dote d’un chai très écologique. Visite guidée.

Il faut vraiment s’approcher à deux pas pour l’apercevoir. Entouré d’arbres et semi-enterré, c’est pratiquement un chai « furtif », comme aime l’appeler Daniel Cathiard. 1 100 mètres carrés au sol tout de même ! « Construit sur le lieu d’une ancienne gravière, il servira dès la vendange 2013 à vinifier nos seconds vins rouges, les Hauts de Smith et le Petit Haut Lafitte. Des marques qui prendront avec le temps leur indépendance par rapport au premier vin », explique ce propriétaire, à la tête, dans les Graves, de 125 hectares de vigne.

Conçu pour vinifier à terme 2 000 hectolitres de vin, le site, dont les travaux se terminent, comprend des cuves en bois pour la vinification (le cuvier a des fenêtres donnant sur les vignes et les bois) et deux petits chais à barriques pour l’élevage des vins. Les cuves viennent du château Smith Haut Lafitte, cru classé des Graves, à quelques centaines de mètres de là… Où le chai, également en travaux, accueille de nouveaux récipients.

Unité de captage du CO2

« Étant à la norme environnementale 14 001, nous avons beaucoup travaillé sur ce sujet », explique Fabien Teitgen, le directeur technique. Station d’épuration, récupération des eaux de pluie, inertie thermique des locaux pour dépenser le moins d’énergie possible, puits canadien, bardage de l’ensemble en bois de pin et toits végétalisés, la panoplie est large.

On y trouvera même une unité de captage du CO2 issu des cuves lors des vinifications qui, à notre connaissance, est une première en Gironde. Le gaz carbonique récupéré donnera in fine du bicarbonate pour notamment l’industrie pharmaceutique et chimique. Difficile de faire un chai plus écologique et intégré au paysage…

« Vous voyez que l’on a gagné un peu d’argent avec le beau millésime 2009 ! Nous le réinvestissons dans l’outil de travail », sourit Daniel Cathiard, qui a aussi construit un nouveau local à tracteurs à deux pas de là, toujours bardé de bois et avec, cette fois-ci, des panneaux solaires sur les toitures. L’ancien local est récupéré par les Sources de Caudalie pour y aménager des chambres.

« Les deux nouveaux bâtiments techniques totalisent un investissement de cinq millions », précise le propriétaire, qui a aussi un tonnelier sur place et travaille le sol des parcelles de blanc au cheval.

La carte de l’œnotourisme

« Avec les 50 hectares de bois que nous avons autour, je voudrais faire ici un petit paradis pour les visiteurs. L’œnotourisme est constamment dans nos têtes. J’envisage une promenade avec des sculptures. » Déjà, sur une terrasse du chai « furtif », on peut admirer une immense épingle à nourrice (photo), œuvre du Californien David Middlebrook. « Generation Gap » est son nom. Un périscope accessible depuis ce même lieu est également dans les tuyaux. Le visiteur pourrait y voir le travail mené dans les chais sans rentrer à l’intérieur.

Le château Smith Haut Lafitte est autour de 45 euros la bouteille (prix professionnels), trois fois moins pour les deux autres vins.

César Compadre (source)