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Vieux Coutelin, le petit nouveau de Saint-Estèphe Tasting

Chris Cardon, Château Vieux Coutelin.

Auteur

Laura
Bernaulte

Date

08.02.2017

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Le cru bourgeois sera présent pour la première fois au palais de la Bourse le jeudi 16 février (17h30-21h) lors de l’événement « Terre de Vins » qui réunira, pour sa quatrième édition, 43 propriétés de la célèbre appellation médocaine.

Bienvenue Vieux Coutelin ! Rejoignant les propriétés fidèles chaque année à « Terre de Vins » pour Saint-Estèphe Tasting, ce cru bourgeois de 11 hectares (55% cabernet sauvignon, 40% merlot, 5% petit verdot) fait sa grande entrée lors de cette édition 2017. Il rejoint ainsi le château La Haye, autre propriété possédée par l’homme d’affaire belge Chris Cardon, fidèle depuis la toute première tenue de Saint-Estèphe Tasting en 2014. Rencontre avec cet entrepreneur amoureux de Saint-Estèphe.

Chris Cardon, comment êtes-vous arrivé dans le Médoc ?
Je suis un passionné de vin. J’ai été tenté par le marathon du Médoc en 2006 quand j’ai entendu qu’on était déguisés et dégustait des vins pendant le parcours. Je me suis entraîné et j’ai couru en 2006, 2007 et 2008. En 2009, j’ai voulu participer à des vendanges. Je suis tombé sur une petite propriété à Pauillac, le château Bellevue, qui avait très peu de vignes (2 ha), et avait abandonné la production en 1956 à cause du gel. Je l’ai acquise. Après, je suis allé chercher une propriété en production. J’ai acheté le château La Haye. J’ai voulu l’agrandir car il me manquait des cabernets et de bons terroirs, et j’ai successivement racheté à Saint-Estèphe le château Bel Air à M. Braquessac, puis des parcelles de Lafon-Rochet. Ma dernière acquisition a été le château Vieux Coutelin, acheté à la famille chinoise You (SAS Bordeaux Vineam) en juin 2015.

Pourquoi avoir plus spécialement élu Saint-Estèphe, et pas la rive droite ou une autre appellation de la rive gauche ?
Parce que sur la rive droite il n’y a pas le marathon du Médoc ! (rires) Saint-Emilion ou Pomerol sont de l’autre côté, c’était moins facile pour travailler avec les équipes alors que j’avais déjà investi dans le Médoc. On peut dire aussi pourquoi n’avez-vous pas acheté à Margaux ou Saint-Julien ? Je trouve que quand on a fait un pas dans une direction, c’est mieux de continuer et de concentrer les activités et efforts dans ce sens, pour avoir plus de synergie. Pour moi, Saint-Estèphe est encore sous-développée, elle a du potentiel, elle mérite d’être mieux valorisée. On voit très bien ces dernières années que tous les vins ont évolué. On fait des grands pas en avant.

Qu’est-ce qui vous a décidé à acquérir le château Vieux Coutelin ?
Cette propriété était disponible, et c’était une belle marque. Quand j’en parlais à des négociants, ils connaissaient tous. Cela m’a semblé favorable à la vente de mes autres vins. Et puis je me suis de suite très bien entendu avec la famille You. On s’est rencontrés en mai et la vente s’est conclue en juin. J’ai aussi regardé s’il y avait un potentiel à développer. La famille You n’a pas gardé Vieux Coutelin très longtemps, ils n’ont pas trop eu le temps de faire de travaux sur la propriété, de travailler le sol. J’ai encore un hectare à replanter, et beaucoup de choses à faire pour exploiter son plein potentiel. 2014 était encore en barrique quand j’ai repris la propriété. 2015 a été assemblé récemment, c’est formidable, c’est un excellent vin, on a même augmenté le volume du premier vin. Avec les replantations et le travail qu’on veut faire, on a un très beau futur qui s’annonce.

Comment décririez-vous le style du château Vieux Coutelin ?
C’est un vin très équilibré, fruité sans l’être trop, sur le bois mais sans excès, avec une belle longueur en bouche. Un vin très élégant, qui fait plaisir, agréable à boire. Ce n’est pas un vin qui prend toute l’attention, il accompagne bien des repas, aussi bien de la viande que des poissons. On peut le boire dans sa prime jeunesse et jusqu’à 10-15 ans sans souci. Il est vendu exclusivement par le négoce, en France et à l’export, au prix public d’environ 17-18 €.

Est-ce important pour vous de jouer groupé avec les autres propriétés de l’appellation lors de Saint-Estèphe Tasting ?
Oui, c’est important de s’unir et de montrer au consommateur tout ce que Saint-Estèphe peut apporter. Chacun peut faire son petit pas dans son coin, mais se rassembler est capital pour mettre collectivement Saint-Estèphe en avant. On n’est pas concurrents, on a le même défi devant nous : plaire au consommateur, bien positionner le vin, et trouver des amateurs de notre style de vin. Chaque propriétaire a son vin, son style, qui peut trouver un public à qui il va plaire. C’est cette diversité qui est intéressante.

Avez-vous d’autres projets d’acquisition dans le Médoc à l’avenir ?
Je suis toujours en recherche. J’ai sans cesse la volonté d’investir et d’agrandir à Saint-Estèphe. S’il y a des choses intéressantes, je reste ouvert. On manque toujours de volume de vin. 2010, 2011, 2012, 2013 sont déjà vendus. On a encore 20 000 bouteilles de 2014, ce n’est pas énorme. Si on peut avoir un peu plus de volume, c’est bien, mais pas à n’importe quelles conditions. Il faut que soit à Saint-Estèphe, de beaux terroirs, et qu’il y ait une bonne entente avec les équipes.

Pour découvrir les vins de Château Vieux Coutelin et tant d’autres de Saint-Estèphe, rendez-vous jeudi 16 février à Saint-Estèphe Tasting.