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Montravel fête ses 20 ans… en rouge

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

15.07.2021

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Montravel fête cette année ses 20 ans de production en rouge élaboré par une douzaine de producteurs selon un cahier des charges draconien. L’occasion de faire le point sur cette appellation bergeracoise.

Depuis trois ans, Montravel dans le Périgord Pourpre organise le premier samedi de juillet l’Été de Montravel au château Michel de Montaigne. L’occasion de visiter le château avec un bar à vins proposant les flacons de tous les producteurs, un marché de producteurs, une randonnée dans les vignes sur les pas de Montaigne…

Cette année, l’appellation fêtait ses 20 ans en rouge, une couleur décrochée après quinze ans de réflexion et de travail en 2001. Le cahier des charges n’autorisait alors que les blancs secs (avec Côtes-de-Montravel en moelleux, Haut-Montravel en liquoreux). Seule une douzaine de producteurs sur les 35 de l’AOP élaborent du montravel rouge. « Les vins rouges qui représentent aujourd’hui près d’un quart de l’appellation [1 million de bouteilles au total dans les deux couleurs] se développent peu car si la couleur a créé l’émulation au départ, le degré d’exigence en a découragé quelques-uns », reconnaît le jeune président Quentin Deffarge qui a succédé à son père Jean-François, la famille du château Moulin Caresse ayant indéniablement le sens du collectif. « Il y a aussi moins de producteurs dans l’appellation – ils étaient une cinquantaine au début des années 2000 ». Les reprises, les rachats ou la transmission de propriétés ont étendu la surface moyenne des exploitations de 18 à 25 ha en moyenne « mais on ne fait pas forcément du rouge les premières années car il faut souvent d’abord restructurer le vignoble ». « Beaucoup d’opérateurs se sont orientés vers Montravel après que Bergerac ait été abîmée par une image de petits vins d’AOP les moins chers de France mais aujourd’hui l’imaginaire bergeracois tend à basculer sur le Périgord qui fait penser au châteaux, aux truffes, au foie gras… » avoue Arnaud Isnard du Château Masburel.

Un cahier des charges sévère

Le cahier des charges de Montravel, particulièrement draconien et novateur à l’époque, affiche « une image d’exigence ». En termes de densité de plantation (minimum de 5000 pieds/ha), de rendements (50 hl au lieu de 62 en AOP Bergerac), avec une bouteille syndicale obligatoire et surtout un agrément après la mise en bouteille avec numéro de producteur imposé sur le bouchon. « Nous étions d’ailleurs les premiers à mettre ce type de contrôle dans le cahier des charges pour la traçabilité, éviter les fraudes qui pouvaient arriver quand le vin était contrôlé en cuves et sécuriser le consommateur » insiste Quentin Deffarge. L’assemblage obligatoire doit comporter au moins 50% de merlot complété de cabernets (franc et sauvignon), de malbec et/ou de petit verdot. Une réflexion est en cours sur le malbec, de plus en plus planté dans la région et qui pourrait un jour accéder au rang de cépage majoritaire avec le merlot.
Les bouteilles de Montravel rouge sont mises en marché environ deux ans après la récolte. « Nous avons un terroir exceptionnel avec une belle capacité de vieillissement mais la valorisation passera par des progrès encore à faire dans la vinification avec moins de bois dans l’élevage pour un meilleur équilibre même si nos rouges se sont déjà affinés », estime Jean-François Ley des Vignobles Ley (Châteaux Le Castellot et Les Templiers). En attendant, beaucoup de jeunes vignerons installés sur les 14 communes de l’AOP se tournent vers l’IGP Périgord, porteuse d’une belle image de convivialité et d’art de vivre, au terrain de jeu élargi (plus de 225 cépages autorisés).

Les 12 producteurs de Montravel rouge sont : Clos Bonnefare, Château du Bloy, Château Laulerie, Châteaux Le Castellot/Château Les Templiers, Château Le Raz, Château Masburel, Château Moulin Caresse, Château Pique-Sègue, Château Puy Servain Calabre, Château Roque Peyre, Domaine de Perreau et Domaine Moulin Garreau.