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Terrasses du Larzac : un air de famille plein d’épices

Auteur

La
rédaction

Date

23.04.2015

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Ce vignoble du centre-nord de l’Hérault, adossé aux Causses du Larzac, est en cette saison parsemé de coquelicots. La terre est rouge entre les ceps, à 250-350 mètres d’altitude. Un terroir de cailloutis et de galets roulés qui compte une soixantaine de vignerons et cinq caves coopératives sur 32 communes.

450 hectares sont revendiqués en Terrasses du Larzac, nouvelle AOP rouge née en octobre 2014, le reste étant en IGP (pays d’Oc ou Saint-Guilhem) ou en Languedoc régional.

Cette région discrète et sauvage aux fortes amplitudes thermiques, idéales pour une belle maturité des vins, a séduit beaucoup de jeunes vignerons d’ici ou de l’extérieur, à l’instar de Vincent Goumard (Mas Cal Demoura), le précédent président de l’appellation, débarqué d’une autre vie à Paris pour fédérer le dynamisme du jeune cru. Sept nouveaux producteurs se sont installés en 2014. L’appellation attire même, depuis quelques années, les grands négociants tels Gérard Bertrand (Château La Sauvageonne), Jean-Claude Mas (Château des Crès Ricards) et Jeanjean (domaine du Causse d’Arboras).

Il faut bien reconnaître que ses paysages méditerranéens sont aussi séduisants que ses vins portant un véritable air de famille avec leurs arômes de maquis, d’eucalyptus, de fruits noirs et rouges poivrés, aux tannins souples et soyeux. Auparavant élaborés en bi-cépages, ils doivent comporter, depuis le millésime 2014, trois cépages minimum (« pour se démarquer du Languedoc générique » précise la présidente Marie Chauffray, domaine la Réserve d’O) pour au moins 75% de l’assemblage, à choisir entre syrah, mourvèdre, grenache et carignan, qui peuvent être complétés par le cinsault (25% maximum) donnant des vins plus ronds et moins riches en alcool. La majorité des domaines présentent en ce moment à la vente le millésime 2012, tout en fraîcheur et en délicatesse, très agréable dès maintenant avec un excellent rapport qualité-prix.

Petite sélection sous les chênes verts :

Domaine de Montcalmès 2012 (Frédéric Pourtalié)
60% syrah, 20% grenache, 20% mourvèdre, élevés deux ans en barriques bourguignonnes de blanc. Les cépages sont vinifiés séparément pour plus de finesse et d’équilibre. Avec une terrine de foie gras et même une viande blanche. (22 €)

Domaine Saint Sylvestre 2012 (Sophie et Vincent Guizard)
70% syrah, 20% grenache, 10% mourvèdre récoltés par cépage et par parcelle, en cuves puis 24 mois en fûts bourguignons. Une jolie amertume sur une finale légèrement sucrée. Avec des brochettes grillées. (18 €)

Réserve d’O 2012 (Marie et Frédéric Chauffray)
Certifié Ecocert et Demeter. 45% grenache, 45% syrah et 10% cinsault en cuves, troncs coniques et cuves béton. Issu d’une parcelle a 400 m d’altitude qui apporte la fraîcheur sur une bouche kirsch épicée mais d’une belle souplesse. Avec une épaule d’agneau confite. (17 €)

Mas des Brousses 2012 (Géraldine Combes)
40% Syrah, 40% mourvèdre et 20% grenache issus a la fois de cailloutis et de galets roulés, élevés pendant un an dans des barriques de un à cinq vins. Un vin épicé pour une côte de bœuf saignante. (15 €)

Domaine Croix Saint Privat 2012 (Olivier Ferré)
Bio Ecocert. 70% syrah, 30% mourvèdre, élevés 18 mois en barriques bourguignonnes de chardonnay pour la souplesse. Un vin fruité aux tanins fins pour une bécasse un peu faisandée.

La Jasse Castel 2013 (Pascale Rivière)
En bio Ecocert. 70% syrah, 20% grenache et 10% carignan, élevés en barriques de trois vins pendant un an. Le carignan apporte la fraîcheur sur ce vin particulièrement fruité. Avec des côtelettes grillées (18 €)

Domaine Alexandrin 2013 (Alexandra et Jérôme Hermet)
40% syrah, 35% mourvèdre, 20% grenache et 5% carignan. Ces anciens coopérateurs ont affirmé leur volonté d’indépendance avec un point d’exclamation sur la bouteille. Le mourvèdre entre dans l’assemblage depuis 2010 pour un vin fort en épices, élevé en cuves puis un an en bouteilles pour l’affiner. Avec une daube de sanglier. (10 €)

Terra Solis 2010 (Arnaud Sandras)
60% grenache, 30% carignan et 10% mourvèdre, élevés en cuves. Un vin de petits fruits rouges acidulés et légèrement tannique pour des tapas a l’apéritif ou un agneau du Larzac grillé (22 €)

Frédérique Hermine