Accueil Dégustation Une verticale « RARE » du champagne Piper-Heidsieck

Une verticale « RARE » du champagne Piper-Heidsieck

Auteur

La
rédaction

Date

05.09.2014

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En 38 ans, la cuvée RARE n’a été produite que 8 fois ! Portrait du fleuron de Piper-Heidsieck, un champagne hors du commun.

A l’occasion de l’anniversaire de ses 20 ans de maison, Régis Camus, chef de caves de Piper-Heidsieck, a organisé une dégustation exceptionnelle de RARE, la cuvée icône de la maison. Zoom sur une verticale des 8 millésimes qui retracent l’histoire de ce champagne depuis 1976.

1976. Année unique en Champagne, avec une canicule estivale exceptionnelle. L’impression de vivre une année hors pair. Pour la marquer d’une pierre blanche, Piper-Heidsieck décide de créer une cuvée millésimée qui à la surprise de tous, se révèle d’une pureté exceptionnelle. Elle est baptisée RARE, en relation avec le caractère unique de la nature cette année là. Son habillage précieux, qui repend le feuillage de la vigne en filigrane d’or, rend hommage à ces années uniques où la nature prend un tour exceptionnel. RARE a été produit seulement 8 fois depuis 38 ans ! Récit d’une verticale hors du commun.

RARE, millésime 2002. Un millésime magnifique d’un très grand classicisme, porté par un été indien exceptionnel. Un champagne mûr et profond, avec une silhouette parfaite. Notes de fruits exotiques – mangue, kiwi – puis thé à la menthe pour le côté à la fois épicé et rafraîchissant. Un vrai top-model !

RARE, millésime 1999. Une année aux extrêmes climatiques pour un champagne extraverti. Nez évolué de tubéreuses (iris, narcisse) et de foin d’alpage, de fruits doux – papaye, mirabelle très mûre -, quelques notes tertiaires. Une bouche très expressive, opulente, soyeuse sur la fin avec des notes de tisane, de bergamote et d’épices.

RARE, millésime 1998. Une année subtile qui donne un millésime raffiné et complexe. Un champagne particulièrement fin, où la fleur d’oranger se mêle à l’abricot, aux notes de fruits secs et de pain d’épices dans une élégance rare. La bouche est soyeuse et très droite à la fois, entre richesse et pureté – meringue, fleurs blanches, sucre roux, épices douces.

RARE, millésime 1990. Beaucoup de gelées au printemps, puis un bel été ont livré un millésime harmonieux. Les agrumes confits au nez donnent un ton ciselé porté par une bulle très fine. La bouche est plus chaleureuse : dattes, figues, épices douces, cire.

RARE, millésime 1988. Une année à hue et à dia, qui aboutit à un millésime mûr, opulent. Voici un champagne qui « meursaulte » au nez : cire, miel, fougère séchée, truffe blanche, rafraîchi de notes de verveine et de menthe. La bouche rappelle l’ananas rôti, la vanille, le caramel et les bois exotiques. Un champagne d’ambiance, à déguster pour lui-même comme un grand cognac.

RARE, millésime 1985. Année austère sur toute la ligne, depuis de grandes gelées de printemps jusqu’à une récolte minime. Le millésime né de cette adversité donne des champagnes fermes, de fort tempérament. Notes minérales doublées d’un riche panel de fruits secs et de torréfaction. Pas de moelleux mais plutôt une structure massive qui laisse présager encore des années de garde.

RARE, millésime 1979. Une année très tardive dont les vendanges d’octobre ont fourni un millésime racé et puissant. On entre là dans les très vieux champagnes à la robe ambrée, qui dégagent une véritable sérénité. La palette aromatique est inédite, très pot pourri, fleurs séchées, hydromel, caramel au beurre salé. La bouche est puissante, tertiaire, dominée par de nobles notes de truffe blanche, du foin mouillé et presque du boisé.

RARE, millésime 1976. L’année de la grande sécheresse a donné ce millésime de collection. Dégustation respectueuse d’un champagne né dans l’adversité, et qui a défié avec brio les années. Un nectar ambré vénérable, tout en expérience et retenue, soutenu d’une bulle discrète et faisant parler des arômes extraordinaires : fruits asiatiques au sirop – arbouse, litchi –, pomme de reinette, caramel très foncé. En bouche, calisson d’Aix puis pointe tertiaire. Les derniers arômes s’égrènent dans une sensation de sagesse et de sérénité. On finit la dégustation sur la pointe des pieds, dans le respect de ces 40 ans de bouteille.

Une dégustation RARE. Ces cuvées peuvent être (parfois très difficilement selon le millésime) trouvées à la vente à partir de 150 euros (2002).

Joëlle W.Boisson