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Une école de sommeliers ouvre ses portes à Bordeaux

Auteur

La
rédaction

Date

16.10.2013

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Ils sont indien, franco-libanais, japonais, chinois, italien, anglais, coréen, gabonais, sud-africain et français. « Ils », ce sont les 11 premiers élèves de Worldsom, le premier centre de formation international de sommellerie à Bordeaux.

Du très haut de gamme, comme les vins de Bordeaux. Jusqu’à la facture : 12 500 euros pour trois cent cinquante heures de cours sur dix semaines, des stages dans de grandes maisons et des rencontres avec les meilleurs sommeliers du monde.

Cette école a été créée par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Bordeaux dans ses propres locaux, à savoir le palais de la Bourse, très exactement au deuxième étage de la somptueuse bâtisse, partie autrefois occupée par le Grand Port maritime, dont la grande bibliothèque et une salle voisine.

À l’heure de l’ouverture officielle de l’école, lundi matin, on se sentait curieusement plus sur les bords de la Tamise que sur ceux de la Garonne. Ici, en effet, on ne parle qu’anglais. Ce qui facilite grandement les contacts entre les étudiants venus du monde entier et leurs professeurs. Même Pierre Goguet, président de la CCI, s’est plié à la règle en accueillant officiellement les élèves avec un tonitruant « Welcome ! » et des propos aimables dans la langue de Shakespeare.

Cette école est réservée aux professionnels à la recherche d’une expertise approfondie ou d’une compétence complémentaire en matière de sommellerie. « Nous sommes là pour donner un coup d’accélérateur à leur carrière », souligne Josiane Himmelberger, la directrice de l’école. « Il n’y a pas de centre de formation équivalent au monde », précise Richard Bernard, le sommelier du Saint-James et Meilleur Sommelier de France 1996. « Au bout de dix semaines, les étudiants auront acquis les connaissances que l’on n’a généralement qu’au bout de cinq à dix ans de terrain. »

Richard Bernard ne sera pas le seul à partager son savoir-faire. Les étudiants rencontreront aussi Gérard Basset, Meilleur Sommelier du monde 2010, Paolo Basso, Meilleur Sommelier du monde 2013, Serge Dubs, Meilleur Sommelier du monde 1989, Philippe Faure-Brac, Meilleur Sommelier du monde 1992, et Berd Kreis, Meilleur Sommelier d’Europe 1992.

Les étudiants (sept hommes et quatre femmes) sont de pays différents, d’origines professionnelles différentes aussi. Xavier Momin, 26 ans, vient de Saint-Étienne : « À la base, j’ai une formation de commercial, mais je viens de passer huit mois en Australie dans une propriété viticole où j’ai appris la vinification et la dégustation. Je désire me spécialiser, devenir un vrai professionnel. » Esther Bertrand arrive du Gabon avec un tout autre objectif : « J’ai une épicerie fine à Libreville. J’y vends de bons vins. Je dois bien les connaître. J’ai besoin d’une formation. » Guillemette de Castelbajac, la seule « régionale » de l’école, est venue là de façon tout à fait naturelle : « J’ai obtenu une licence d’œnologie à la faculté de Bordeaux. Je suis là pour peaufiner ma formation, pour mieux parler du vin, mieux le faire connaître. »

Et ceux-ci, comme les huit autres, espèrent bien repartir avec le Worldsom Magister. Un diplôme décroché à Bordeaux, capitale mondiale du vin, ça vaut de l’or sur un CV.

Source : Sud-Ouest / Jean-Paul Vigneaud